Élection - L’alternance démocratique à confirmer en 2023


Des élections dans la paix et la stabilité. Giovanni Di Girolamo, ambassadeur de la délégation de l’Union européenne (UE), a profité du dialogue politique d’hier, au palais d’État d’Iavoloha, pour «délicatement», mettre un coup de pression sur les décideurs étatiques , en vue de la prochaine échéance électorale. Le diplomate européen affirme que la mission d’observation européenne de 2018, a contribué à «assurer que les élections étaient légitimes et valables». Faisant le raccord avec la présidentielle de 2023, il déclare alors que cette échéance «devra être la confirmation que Madagascar est complètement sur le chemin de la démocratie.C’est important pour nous [l’UE] et les États membres que les élections se tiennent dans la paix et la stabilité». À s’en tenir au discours du diplomate européen, la voix pour parvenir à une élection crédible est «que tout le monde ait la possibilité de s’exprimer et que toutes les organisations indépendantes soient là pour garantir, comme l’autre fois, la validité des élections». Dans ce sens, il annonce qu’une mission de suivi de l’application des recommandations faites par la mission d’observation électorale européenne, en 2018, débarquera en mars. Lors de sa rencontre avec Pierre Holder Ramaholimasy, ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, en septembre, l’ambassadeur de l’UE avait «recommandé», un renforcement du cadre législatif des élections, sur la base des recommandations de la mission d’observation électorale de l’UE. L’absence de loi autorisant le vote de la diaspora, ainsi que le vide juridique au sujet du financement et les dépenses de campagne ont, notamment, été soulignés par la mission. Amélioration Les propos de l’ambassadeur de l’UE, hier, pourraient booster les revendications de l’opposition. Cette dernière «exige», une refonte des textes électoraux et la mise en place d’entité «réellement indépendante», pour encadrer et organiser les élections. L’opposition remet en cause l’indépendance de la Haute cour constitutionnelle (HCC), et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). À la lecture du communiqué conjoint du dialogue politique d’hier, les tenants du pouvoir ont, visiblement, répliqué au diplomate européen et aussi, aux opposants. «(...) Il est important de souligner que Madagascar étant un Etat de droit, les institutions telles que la HCC et la CENI ont été mises en place conformément à la Constitution et aux lois en vigueur. L’indépendance de ces institutions est garantie par la Constitution et les lois en vigueur», rapporte la missive. «Le système électoral de Madagascar étant en cours de maturité, les deux parties se sont accordées à reconnaître qu’il est temps de privilégier la stabilité des normes juridiques pour ne pas laisser place aux querelles partisanes et politiques», ajoute, néanmoins, le communiqué conjoint. Des observateurs y lisent une porte ouverte à «l’amélioration», du cadre légal des élections. Hier, Andry Rajoelina, président de la République, a parlé de la digitalisation pour améliorer la gouvernance dans le pays. Selon le président de la République, la digitalisation permettra, notamment, «de renforcer et améliorer le système électoral». Des propos qui pourraient être considérées comme une réponse favorable à un des desiderata de l’opposition. Elle requiert la digitalisation du système électoral. Le formation permanente sortante de la CENI l’a, aussi, fait part de l’opportunité de la digitalisation pour en finir avec les différentes anomalies, particulièrement, de la liste des électeurs. À Paris, en septembre, le Chef de l’Etat a, également, parlé du droit de vote de la diaspora, du moins, en France, pour 2023. Cette promesse et la digitalisation impliquent, nécessairement, des mises à jour des lois. Avant de quitter la CENI, maître Hery Rakotomanana, son président sortant, a du reste, souligner, qu’il plusieurs autres failles et incohérences à corriger au sein des textes électoraux.
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