Coronavirus - Éviter une troisième vague à tout prix


Le IXe dialogue politique entre l’État et l’Union européenne s’est tenu, hier, au palais d’État d’Iavoloha. La situation sanitaire et ses enjeux socio-économiques ont été parmi les sujets phares au programme. Éviter une troisième va­gue. Cet objectif a été affirmé par Andry Rajoelina, président de la République, dans son allocution d’ouverture du IXe dialogue politique avec l’Union européenne (UE), hier, au palais d’État d’Iavoloha. Sujet incontournable dans le monde depuis près de deux ans, la pandémie causée par le coronavirus et ses conséquences économiques et sociales ont été au menu de ce nouveau face-à-face entre l’État et la délégation de l’UE. Dans son entrée en matière, le locataire d’Iavoloha reconnaît que les deux vagues de propagation de la Covid-19 ont eu des conséquences désastreuses sur l’économie malgache. Il cite, entre autres, les pertes d’emploi, ou encore les impacts sur des secteurs économiques comme le tourisme et les activités connexes tels que le transport aérien et l’artisanat. « (...) nous nous attelons aujourd’hui à la mise en œuvre d’un vaste programme de relance économique et de développement social à travers un plan multisectoriel d’urgence et un plan de relance économique post-covid. (...) l’Etat a redoublé d’anticipations pour amortir le choc économique de la crise sanitaire », a déclaré Andry Rajoelina, face aux représentants de l’UE et de ses Etats membres. Il ajoute que la décision de rouvrir les frontières fait partie des mesures prises dans ce sens. Une décision prise notamment, pour redonner une bouffée d’oxygène à l’économie qui repose fortement sur le secteur touristique, ajoute-t-il. Brassant les différents enjeux d’une relance du tourisme pour Madagascar, Giovanni Di Girolamo, ambas­sadeur de la délégation de l’UE, concède que ce secteur est un important pourvoyeur de devises. Il est également, important pour faire connaître Madagascar dans le monde et ainsi attirer des investisseurs potentiels. Le président de la République affirme, du reste, que de longues réflexions ont précédé la décision de rouvrir les frontières. L’objectif est de préserver la population des risques sanitaires. Pour l’État, le challenge est de redonner du souffle à l’économie, tout en évitant une troisième vague qui s’accompagne d’un risque accru d’une invasion des variants plus virulents, du coronavirus. Ces variants font actuellement des ravages dans plusieurs pays, notamment en Europe et dans l’océan Indien. C’est justement, pour se protéger du variant Delta, par exemple, qu’il a été décidé en conseil des ministres, mercredi, de suspendre, la liaison aérienne avec l’île Maurice. Vaccination Sur sa lancée, Andry Rajoelina soutient, par ailleurs, que la vaccination contre la covid-19 est une des mesures prises pour protéger la population. Il rapporte qu’actuellement, un peu plus de quatre cent six mille Malgaches ont choisi de se faire vacciner. Le mot choix a été expressément souligné, étant donné qu’il a été donné aux habitants de la Grande île le choix de se faire administrer le vaccin anti-covid ou non. Le chiffre dit par le locataire d’Iavoloha, hier, est cependant encore loin des objectifs étatiques pour cette année. L’État s’est fixé comme objectif d’atteindre le million de personnes vaccinées avant la fin de cette année. Il n’en est même pas à la moitié donc, selon le chiffre partagé, hier, à Iavoloha. Par le biais de l’initiative COVAX et du programme AVAT, Madagascar a bénéficié jusqu’ici d’environ deux millions de doses de vaccins anti-coronavirus. Les habitants ont le choix entre trois types de vaccins, l’Astrazeneca, le Janssen et le Sinopharm. Seulement, le bilan avancé hier indique qu’il y a un manque d’engouement des Malgaches à se faire vacciner. « C’est normal que dans les pays il y ait des personnes favorables et d’autres défavorables à la vaccination. Mais dans le respect du droit des gens de choisir, c’est important d’éviter que la population soit sans défense en cas de nouvelle vague », soutient l’ambassadeur de l’UE. Le diplomate ajoute que la méthode efficace quand même est l’utilisation à plus large échelle des vaccins pour éviter des moments d’explosion qui pourraient se dérouler à tout moment, comme maintenant en Europe, et obliger l’économie à réduire ses activités avec un dommage pour toute la population. Le communiqué conjoint de l’événement d’hier rapporte que l’Union européenne a souligné la nécessité d’une campagne d’information à grande échelle sur la vaccination afin d’atteindre l’objectif du gouvernement de Madagascar d’un million de personnes vaccinées d’ici la fin de l’année. Afin d’augmenter le flux de touristes dans la Grande île, l’UE suggère, par ailleurs, l’étude de la mise en place d’un système de reconnaissance mutuelle des certificats de vaccination. Dans certains pays, le fait de présenter un certificat de vaccination reconnu permet de voyager sans nécessairement passer par les batteries de tests PCR, ou encore, l’obli­gation de rester en quarantaine à l’arrivée.
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