Foncier : Mieux protéger les ressources naturelles


La première phase du programme national foncier s’est focalisée sur la sécurisation foncière. La deuxième phase comportera un volet ressources naturelles. Madagascar poursuit sa réforme du secteur foncier entamée en 2005. Suivant la lettre de la politique foncière 2015-2030, le programme national foncier entrera dans sa deuxième phase en 2021. Un atelier s’est tenu la semaine dernière en vue de récolter des éléments à cet effet avec le soutien du projet Hay Tao en présence des acteurs du secteur foncier. Dans le profil pays qu’il a dressé l’USAID a souligné que le «ministère de l’Environ­nement et du développement durable ne dispose pas de capacités suffisantes pour surveiller les forêts et les aires protégées et empêcher la déforestation». Le directeur du projet Hay Tao Jean Solo Ratsisom­patrarivo souligne que la gestion durable des ressources naturelles doit tenir une place importante. «Cela entraine des problèmes au niveau local. Des personnes élisent parfois domicile dans les aires protégées. Il y a beaucoup d’éléments à aborder car c’est un vrai problème», a-t-il indiqué en marge de l’atelier. «Les forêts malgaches sont menacées par la forte demande en terres agricoles et en pâturages, l'exploitation illicite forestière, la production de charbon de bois, l'extraction minière et les changements climatiques», avance le document de l’USAID. Guichets fonciers Le rendez-vous d’hier a par ailleurs été une occasion de promouvoir un dialogue continu intersectoriel dans le secteur transversal du foncier. «Le ministère et les parties prenantes peuvent échanger sur les pistes d’amélioration de la gestion foncière à Madagascar notamment ce qui concerne les zones où il y a des ressources naturelles», a pour sa part déclaré le ministre de tutelle Hajo Andrianainarivelo qui a souligné la volonté du gouvernement de renforcer le financement de la réforme. Dans ce sens, l’USAID estime que les bailleurs de fonds pourraient collaborer avec le gouvernement pour soutenir l'élargissement du programme national foncier, soulignant en particulier le déploiement des guichets fonciers locaux au niveau des communes ou BIF (birao ifoton’ny fananan-tany). À ce jour, cette innovation appelée à décentraliser la gestion foncière n’est pas encore présente dans plus de mille communes. Le directeur des études et travaux topographiques au sein du ministère Cyrille Randria­mampandry a justement évoqué une dépendance aux aides dans la mise en place de ces guichets qui coûtent chers aux communes.
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