Une loi pour les femmes


« Mon mari et moi sommes allés chez le médecin pour une consultation prénatale. J’étais enceinte de 4 mois. C’est là que les gynécologues ont constaté que le fœtus présentait une polymalformation. Ils savaient que le fœtus n’allait pas survivre mais ils ne nous ont pas dit qu’une interruption thérapeutique de grossesse était nécessaire. Ils ont tout simplement dit que le fœtus n’était pas viable, et que même si la grossesse était menée à terme, l’enfant serait mort-né et qu’il y avait un risque que je décède aussi. Cela a du ré deux semaines », témoigne Lova, dans une vidéo du mouvement Nifin’Akanga. L’enfer qu’elle a vécu, des milliers d’autres le vivent. Car 2 à 3% des grossesses sont extra-utérines. Des femmes dont le fœtus présente une évidente malformation, les jeunes filles enceintes à la suite d’un viol, les victimes d’inceste, toutes voient dans l’interruption thérapeutique de grossesse, portée par la loi sur la légalisation de l'interruption thérapeutique de la grossesse, une intervention thérapeutique salvatrice. Préconisée par un médecin L’interruption thérapeutique de grossesse est une intervention au cas où la grossesse se présente comme une menace à la vie de la femme. Ou si le fœtus présente des malformations graves et est incompatible à la vie. Ce droit à la vie, ce respect de la vie de la femme, c’est ce qu’apporte cette proposition de loi pour que cesse cette forme de violence faite aux femmes qui pourraient envisager de pratiquer une interruption de grossesse, pour raison médicale. Une intervention pour la vie, et pourtant punie par la loi n°2017- 043 fixant les règles générales de la santé de la reproduction et de la planification familiale dans son Article 28 qui précise que : « toute personne physique qui aura pratiqué l'interruption de la grossesse pour motif médical au mépris des conditions prévues par la loi sera punie par les peines prévues par le Code pénal article 317 ». Le code pénal, qui, dans son article 317 stipule : « Quiconque, par aliments, breuvages, médicaments, manœuvres, violences ou par tout autre moyen, aura procuré ou tenté de procurer l’avortement d’une femme enceinte ou supposée enceinte, qu’elle y ait consenti ou non, sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 360 000 ariary à 10 800 000 ariary.».
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