L’exploitation de crabes est suspendue temporairement pour préserver les ressources. Les exportateurs dénoncent l’absence de consultations. Zéro. Le dernier conseil des ministres suspend la pêche, la collecte, la vente, la commercialisation, le transport, la conservation et l’exportation de crabes depuis vendredi dernier, pour une période de deux mois. « Tout opérateur en crabes vivants doit prendre les dispositions nécessaires pour ramener à zéro leur stock avant la date de fermeture » indique le communiqué du ministère en charge de la Pêche. Ce département, à travers cette décision, prévoit la gestion et la préservation des ressources. Le concept de zéro stock est une « ineptie », réagit un exportateur de crabes. « Quand nos clients sauront que nous avons obligation de vendre, ils vont faire baisser les prix. Le ministère nous donne jusqu’au 31 octobre pour liquider le stock, et s’il n’y a pas de bateau d’ici là ?» explique-t-il. Un délai jugé court pour s’y préparer. Les grandes surfaces et les poissonneries ne sont pas concernées par le zéro stock. Cet opérateur envisage ainsi de procéder à une déclaration de vente à une grande surface pour pouvoir stocker les crabes. Le zéro stock évite aux opérateurs « indélicats » de tricher en continuant de collecter les crabes en cachette. Pourtant les déclarations de stocks s’effectuent sous la surveillance des services de la pêche. Quotas La fermeture temporaire règlementaire se tient normalement chaque année pour une meilleure gestion des ressources. Mais celle-ci n’a pas eu lieu en 2017 et 2018. La pandémie n’a pas arrangé les comptes des exportateurs car le marché de la Chine reste fermé. « Les opérateurs chinois en crabes vivants ne peuvent pas encore vendre en Chine mais espèrent le faire en début d’année pour faire coïncider avec le prix explosif de la célébration du nouvel an chinois, une très belle période de vente» conçoit l’interlocuteur qui note une balance en faveur des Chinois. Il note aussi la problématique du quota qui reste non transparent, malgré l’atelier national qui s’est tenu à Antsohihy en 2019. « Le ministère avait promis la transparence dans l’attribution des quotas d’exportation de crabes vivants et congelés tout en augmentant les taux de redevances de collecte devenant proportionnels au volume de quota attribué à chaque opérateur. Personne n’est au courant des quotas attribués » révèle l’opérateur. La quantité totale d’exportation de crabes maximale autorisée (TECMA) a été proposée à 3500t par les opérateurs et 7000t par le ministère mais tranché à 5250t au final. Le quota attribué par opérateur reste donc flou. « Pourquoi décider de cette fermeture sans consultation des acteurs de la filière? » insiste l’opérateur. « Le ministère n’a pas pris en compte les paramètres essentiels pour mettre en place une fermeture réglementaire. A-t-on songé aux impacts sociaux et économiques pour les petits pêcheurs ? Et il n’y a aucune considération des efforts consentis par les entreprises. » finit-il.
L’exploitation de crabes est suspendue temporairement pour préserver les ressources. Les exportateurs dénoncent l’absence de consultations. Zéro. Le dernier conseil des ministres suspend la pêche, la collecte, la vente, la commercialisation, le transport, la conservation et l’exportation de crabes depuis vendredi dernier, pour une période de deux mois. « Tout opérateur en crabes vivants doit prendre les dispositions nécessaires pour ramener à zéro leur stock avant la date de fermeture » indique le communiqué du ministère en charge de la Pêche. Ce département, à travers cette décision, prévoit la gestion et la préservation des ressources. Le concept de zéro stock est une « ineptie », réagit un exportateur de crabes. « Quand nos clients sauront que nous avons obligation de vendre, ils vont faire baisser les prix. Le ministère nous donne jusqu’au 31 octobre pour liquider le stock, et s’il n’y a pas de bateau d’ici là ?» explique-t-il. Un délai jugé court pour s’y préparer. Les grandes surfaces et les poissonneries ne sont pas concernées par le zéro stock. Cet opérateur envisage ainsi de procéder à une déclaration de vente à une grande surface pour pouvoir stocker les crabes. Le zéro stock évite aux opérateurs « indélicats » de tricher en continuant de collecter les crabes en cachette. Pourtant les déclarations de stocks s’effectuent sous la surveillance des services de la pêche. Quotas La fermeture temporaire règlementaire se tient normalement chaque année pour une meilleure gestion des ressources. Mais celle-ci n’a pas eu lieu en 2017 et 2018. La pandémie n’a pas arrangé les comptes des exportateurs car le marché de la Chine reste fermé. « Les opérateurs chinois en crabes vivants ne peuvent pas encore vendre en Chine mais espèrent le faire en début d’année pour faire coïncider avec le prix explosif de la célébration du nouvel an chinois, une très belle période de vente» conçoit l’interlocuteur qui note une balance en faveur des Chinois. Il note aussi la problématique du quota qui reste non transparent, malgré l’atelier national qui s’est tenu à Antsohihy en 2019. « Le ministère avait promis la transparence dans l’attribution des quotas d’exportation de crabes vivants et congelés tout en augmentant les taux de redevances de collecte devenant proportionnels au volume de quota attribué à chaque opérateur. Personne n’est au courant des quotas attribués » révèle l’opérateur. La quantité totale d’exportation de crabes maximale autorisée (TECMA) a été proposée à 3500t par les opérateurs et 7000t par le ministère mais tranché à 5250t au final. Le quota attribué par opérateur reste donc flou. « Pourquoi décider de cette fermeture sans consultation des acteurs de la filière? » insiste l’opérateur. « Le ministère n’a pas pris en compte les paramètres essentiels pour mettre en place une fermeture réglementaire. A-t-on songé aux impacts sociaux et économiques pour les petits pêcheurs ? Et il n’y a aucune considération des efforts consentis par les entreprises. » finit-il.