Cacao du Sambirano : L’UCLS à la rescousse des petits producteurs


La plateforme des planteurs de cacao du Sambirano fête cette année ses dix ans. Dix années de réussite mais aussi de difficultés. L'Union des coopératives Lazan’ny Sambirano (UCLS), émanant des producteurs de l’Association pour le développement de l'agriculture et du paysannat de la région du Sambirano, regroupe de petits planteurs de cacao de la vallée du Sambirano. Outre l’amélioration de la qualité du produit, la structure a pour objectif de défendre l’intérêt de ces petits producteurs dans la commercialisation de leurs productions en vue d’améliorer leurs revenus. Car 90% d’entre eux ne produisaient que 4 kg de cacao. Dans cette optique, l’UCLS commercialise et exporte du cacao supérieur à l’étranger, notamment en Europe, produit d’origine paysanne à Ambanja ou issu de petites exploitations familiales. Lazan’ny Sambirano est donc la première coopérative malgache à exporter directement son cacao en France, plus précisément à Ethiquable, sans passer par un collecteur ou un exportateur. Les produits sont certifiés Bio et Ecocert Equitable. Ce succès est couronné par une qualité exceptionnelle des fèves de cacao. Partenaires Cette année, l’organisation paysanne a fêté ses dix ans d’existence à l’hôtel Palma Nova à Ambanja. Lazan’ny Sambirano ne travaille pas seule, elle collabore avec des partenaires sur le plan technique et financier. Tels les Agriculteurs français et développement international qui l’accompagne pour une bonne gouvernance et favorise les contacts avec l’extérieur, le Programme d’appui à l’emploi et à l’intégration régionale, financé par l’Union Européenne, pour les formations techniques et le financement des équipements post-récolte des coopératives, la Solidarité internationale pour le développement et l’investissement (Sidi) pour les prêts . L’Union remonte la pente, , mais elle fait toujours face à des difficultés importantes. Comme dans presque tous les secteurs agricoles, la filière cacao est sous la mainmise d’une poignée de collecteurs/exportateurs qui imposent leurs règles. C’est ainsi que l’UCLS ne peut exporter que trois cents tonnes sur 700 tonnes produites, et les paysans sont obligés de vendre localement leurs cacaos à des prix souvent à leur désavantage. Mis à part les vols, l’état des routes et l’enclavement, sur le plan, fiscal, les paysans sont traités comme les grandes sociétés exportatrices. L’organisation paysanne a lancé un appel au gouvernement pour un ajustement fiscal.  Enfin, les producteurs n’ont presque pas accès aux crédits des banques locales. Au moment de la collecte des fèves de cacao, Lazan’ny Sambirano a alors besoin d’emprunter auprès de la Sidi, l’argent nécessaire aux coopératives, pour payer comptant leurs membres à la livraison de leurs produits. Mais pour obtenir ce prêt de l’extérieur, une longue procédure attend l’UCLS au niveau du ministère.
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