Coup de semonce : Christian Ntsay tape sur la police


Le Premier ministre n’y est pas allé de main morte. Devant les hauts responsables de la police nationale, il a crevé les abcès qui gangrènent ce corps. Sévère. Chris­tian Ntsay, Premier ministre, a tenu un discours cinglant, hier, lors de l’ ouverture de le concertation des grands responsables de la police nationale, au Centre de conférence internationale (CCI), Ivato. Sans ambages, il a relevé un par un les maux qui rongent cette entité au sein des Forces de défense et de sécurité (FDS). Les largesses face au respect de la loi et la discipline, le corporatisme, la mauvaise gestion des ressources humaines, la corruption et les abus, toutes ses plaies dont souffre la police nationale ont été passées en revue par le chef du gouvernement. D’un ton singulièrement implacable, celui qui a habitué l’opinion publique à des notes plus conciliantes a exigé l’exemplarité, le respect des règles, l’efficacité et des résultats probants de la police. Le but affirme-t-il « est la reconquête de la population et rétablir l’image des forces de l’ordre, dont la police nationale ». Aussi, le Premier ministre tonne qu’« il faut dépasser le corporatisme. Arrêtons de nous défendre dans l’incompétence, le non respect de la loi et les mauvais comportements ». Pour rétablir la discipline dans le corps de la police nationale, et lutter contre la corruption, le locataire de Mahazoarivo en appel au leadership des responsables. Compétent sinon complice « Personne ne vous a forcé à accepter votre poste. Vous aviez accepté de plein gré votre nomination. Aussi, vous aviez fait le sacerdoce de servir la nation, d’être soumis aux lois et aux règlements. Aucun responsable ne doit protéger les entorses à la discipline. Rétablir la discipline se démontrer par les actes et non pas juste dans les mots », lance Christian Ntsay. Pour endiguer la corruption, le Premier ministre requiert de « l’action, de la réactivité », de la part des responsables au sein de la police nationale. Prenant l’exemple des corruptions et abus auxquels s’adonnent certains agents de police au vu et au su de tous, « c’est faux de dire que vous n’êtes pas au courant de ce qui se passe dans votre circonscription, alors que ce sont des fléaux quotidiens », fustige le locataire de Mahazoarivo. « Pour moi, il n’y a que deux paramètres pour évaluer un responsable. Soit il est compétent, soit il est complice, que ce soit une complicité active ou passive. Ces personnes sont sous vos ordres donc, vous êtes les premiers responsables. Vous aviez été désigné puisque l’État estime que vous êtes compétent, alors, il est de votre devoir de recadrer vos hommes, de les sanctionnés si nécessaire. Soyez réactifs, osez prononcer des sanctions », déclare le chef du gouvernement. Pour plus une police nationale plus efficiente, le Premier ministre annonce un redéploiement des éléments, tout en taclant la situation actuelle. « Nous savons où sont les zones rouges, pourtant, pourquoi quand on regarde la répartition de l’effectif, c’est souvent dans les lieux relativement calmes qu’on trouve le plus d’hommes ? Ce n’est pas étonnant que nous n’ayons pas une efficacité d’ensemble. Pourquoi les responsables ont-ils accepté pareille situation ? Y a-t-il eu complicité, laxisme, ou corruption ? Des questions s’imposent. C’est tout cela que nous allons redresser pour une police professionnelle, probe, droite et disciplinée », affirme-t-il. Christian Ntsay annonce, du reste, la fin du copinage dans l’octroie des promotions exceptionnelles. « L’ancienneté, le mérite, l’exemplarité », seront dorénavant les critères retenus annonce le chef du gouvernement, « afin de démontrer qu’au sein de la police nationale regarde, aussi, ceux qui n’ont pas de connaissances et que les décisions sont prises dans la droiture et la légalité ». Dans la ligne des l’intransigence du Premier ministre, le contrôleur général de police Roger Rafanome­zantsoa, ministre de la Sécurité publique, a prêché « la tolérance zéro », et requiert des résultats. Les responsables du département seront, ainsi, soumis à un contrat de performance assortie d’une évaluation bimensuelle. À ses hommes, le ministre déclare que, « la police nationale est chargée d’appliquer la loi. Elle se doit donc, d’être un modèle en la respectant. Que tous soient prévenus, le ministère appliquera la loi contre quiconque y contrevient, qu’importe son statut ».
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