L’exploitation minière d’une société chinoise à Soamahamanina continue d’alimenter les actualités. La population commence à être divisée entre ceux qui sont pour le projet et ceux qui s’y opposent. Ambiance morose à Soamahamanina. Les différentes tentatives de médiation initiées par le gouvernement ont échoué. Les avis divergent encore sur l’exploitation minière de la société Jiuxing Mines dans cette localité de la région d’Itasy. Le calme apparent de cette bourgade à 68 km de la capitale, sur la route nationale numéro 1, est trahi par la haine qui anime les villageois. « Certains membres d’une même famille ne s’adressent plus la parole. C’est désolant », soutient Théophile Rabesahalasoa, maire de cette commune, avant de lancer que « certains reçoivent même des menaces de mort ». À quelques kilomètres de l’entrée de ce village, des graffitis réclament le départ des Chinois. « Miala ny Sinoa » ou encore « Tsy mila Sinoa », peut-on lire le long de cette route nationale. C’est aussi le cas dans ce petit village, et de certains autres environnant. À Soamahamanina, les écriteaux en carton dénonçant cette exploitation minière deviennent au fil des jours un objet de décoration de certaines habitations. Ces écrits varient d’une maison à l’autre, mais l’objectif reste le même : le départ des Chinois. « Il ne s’agit pas de jalousie, mais plutôt d’un esprit patriotique. Les Chinois n’ont pas leur place ici », peut-on lire sur une maison. Non loin de là, au milieu de ces habitations, se trouve le bureau de liaison et de communication de la société Jiuxing Mines. L’apaisement et l’ouverture au dialogue y restent les mots d’ordre. « Il y a trop de manipulation dans cette affaire. Les paysans qui ont signé un contrat avec nous affichent leur satisfaction jusqu’ici », a expliqué une responsable rencontrée dans ce bureau. « Au début, j’avais hésité à signer le contrat, faute d’explications suffisantes. Depuis le mois de juin, je me suis engagé avec la société chinoise dans un contrat de bail, pour une location mensuelle et une compensation », soutient Jean de Dieu Ratovoarison, un des propriétaires de terrain exploité actuellement par Jiuxing Mines. Tout comme les autres propriétaires, ce père de famille est accusé par certains habitants d’être un traître. « J’ai un terrain, mais je ne le donnerai jamais aux Chinois, en contrat de location ou vente. Pour nous, c’est une trahison envers nos enfants », martèle un autre habitant de cette localité. Les accusations gratuites animent l’ambiance quotidienne des habitants de Soamahamanina. Le clivage est bien visible entre la population : ceux qui sont pour ce projet et ceux qui veulent le départ des Chinois. Stand by Les ministres qui ont joué au pompier n’ont pas apporté la solution escomptée. « Les feux ont déjà pris beaucoup d’élan et les tâches s’annoncent difficile. L’important est que nous avons pu vérifier de visu et écouter la population. Les membres du comité vont se concerter pour trouver un terrain d’entente dans cette affaire », confie Andriatsira Rakotoarisoa, président du comité national des mines (CNM). Depuis le 21 juin, le projet d’exploitation minière de la société chinoise Jiuxing Mines a fait l’objet d’une contestation virulente de certains habitants de la commune de Soamahamanina et ses environs. La société a obtenu une autorisation d’exploitation émanant du Bureau des cadastres miniers de Madagascar (BCMM), le 5 novembre 2015. L’exploitant est alors autorisé à chercher or, argent, fer, plomb, zinc et béryllium pour une durée de 40 ans. « Nous avons suivi toutes les démarches nécessaires stipulées par la loi pour démarrer nos activités. Des consultations publiques ont été lancées à plusieurs reprises pour expliquer en détails ce projet. Actuellement, la société a signé 27 contrats de bail avec les propriétaires », explique Danny Rasolomanana, directeur technique de la société. Sur le site d’Andravolobe, l’exploitation a toujours continué hier, contrairement à ce qui a été annoncé lundi par Ying Vah Zafilahy, ministre auprès de la Présidence chargé des Mines et du pétrole, indiquant que « la société a suspendu de sa propre initiative les exploitations ». La trentaine de Chinois présents sur les lieux vaquent à leurs tâches quotidiennes. L’entrée du site est strictement interdite. Une horde d’éléments de gendarmerie en assure la sécurité. Les caméras et les appareils photos ne sont pas les bienvenus dans cet endroit. Mais pour une fois, la société a ouvert sa porte hier à quelques journalistes. « Plusieurs choses, tant bien que mal, ont été dites sur ce projet. Vous êtes libres de poursuivre vos enquêtes », rassure le directeur technique. Pour calmer les esprits, le gouvernement a cédé aux pressions des manifestants et a décidé de mettre l’exploitation en veille. « Le gouvernement a décidé ce 19 juillet 2016 de mettre en stand-by des activités d’exploitation à Soamahamanina, afin d’apaiser la tension sociale suite aux manifestations des personnes opposées au projet », indique le communiqué du conseil de gouvernement, hier. Lova Rafidiarisoa
L’exploitation minière d’une société chinoise à Soamahamanina continue d’alimenter les actualités. La population commence à être divisée entre ceux qui sont pour le projet et ceux qui s’y opposent. Ambiance morose à Soamahamanina. Les différentes tentatives de médiation initiées par le gouvernement ont échoué. Les avis divergent encore sur l’exploitation minière de la société Jiuxing Mines dans cette localité de la région d’Itasy. Le calme apparent de cette bourgade à 68 km de la capitale, sur la route nationale numéro 1, est trahi par la haine qui anime les villageois. « Certains membres d’une même famille ne s’adressent plus la parole. C’est désolant », soutient Théophile Rabesahalasoa, maire de cette commune, avant de lancer que « certains reçoivent même des menaces de mort ». À quelques kilomètres de l’entrée de ce village, des graffitis réclament le départ des Chinois. « Miala ny Sinoa » ou encore « Tsy mila Sinoa », peut-on lire le long de cette route nationale. C’est aussi le cas dans ce petit village, et de certains autres environnant. À Soamahamanina, les écriteaux en carton dénonçant cette exploitation minière deviennent au fil des jours un objet de décoration de certaines habitations. Ces écrits varient d’une maison à l’autre, mais l’objectif reste le même : le départ des Chinois. « Il ne s’agit pas de jalousie, mais plutôt d’un esprit patriotique. Les Chinois n’ont pas leur place ici », peut-on lire sur une maison. Non loin de là, au milieu de ces habitations, se trouve le bureau de liaison et de communication de la société Jiuxing Mines. L’apaisement et l’ouverture au dialogue y restent les mots d’ordre. « Il y a trop de manipulation dans cette affaire. Les paysans qui ont signé un contrat avec nous affichent leur satisfaction jusqu’ici », a expliqué une responsable rencontrée dans ce bureau. « Au début, j’avais hésité à signer le contrat, faute d’explications suffisantes. Depuis le mois de juin, je me suis engagé avec la société chinoise dans un contrat de bail, pour une location mensuelle et une compensation », soutient Jean de Dieu Ratovoarison, un des propriétaires de terrain exploité actuellement par Jiuxing Mines. Tout comme les autres propriétaires, ce père de famille est accusé par certains habitants d’être un traître. « J’ai un terrain, mais je ne le donnerai jamais aux Chinois, en contrat de location ou vente. Pour nous, c’est une trahison envers nos enfants », martèle un autre habitant de cette localité. Les accusations gratuites animent l’ambiance quotidienne des habitants de Soamahamanina. Le clivage est bien visible entre la population : ceux qui sont pour ce projet et ceux qui veulent le départ des Chinois. Stand by Les ministres qui ont joué au pompier n’ont pas apporté la solution escomptée. « Les feux ont déjà pris beaucoup d’élan et les tâches s’annoncent difficile. L’important est que nous avons pu vérifier de visu et écouter la population. Les membres du comité vont se concerter pour trouver un terrain d’entente dans cette affaire », confie Andriatsira Rakotoarisoa, président du comité national des mines (CNM). Depuis le 21 juin, le projet d’exploitation minière de la société chinoise Jiuxing Mines a fait l’objet d’une contestation virulente de certains habitants de la commune de Soamahamanina et ses environs. La société a obtenu une autorisation d’exploitation émanant du Bureau des cadastres miniers de Madagascar (BCMM), le 5 novembre 2015. L’exploitant est alors autorisé à chercher or, argent, fer, plomb, zinc et béryllium pour une durée de 40 ans. « Nous avons suivi toutes les démarches nécessaires stipulées par la loi pour démarrer nos activités. Des consultations publiques ont été lancées à plusieurs reprises pour expliquer en détails ce projet. Actuellement, la société a signé 27 contrats de bail avec les propriétaires », explique Danny Rasolomanana, directeur technique de la société. Sur le site d’Andravolobe, l’exploitation a toujours continué hier, contrairement à ce qui a été annoncé lundi par Ying Vah Zafilahy, ministre auprès de la Présidence chargé des Mines et du pétrole, indiquant que « la société a suspendu de sa propre initiative les exploitations ». La trentaine de Chinois présents sur les lieux vaquent à leurs tâches quotidiennes. L’entrée du site est strictement interdite. Une horde d’éléments de gendarmerie en assure la sécurité. Les caméras et les appareils photos ne sont pas les bienvenus dans cet endroit. Mais pour une fois, la société a ouvert sa porte hier à quelques journalistes. « Plusieurs choses, tant bien que mal, ont été dites sur ce projet. Vous êtes libres de poursuivre vos enquêtes », rassure le directeur technique. Pour calmer les esprits, le gouvernement a cédé aux pressions des manifestants et a décidé de mettre l’exploitation en veille. « Le gouvernement a décidé ce 19 juillet 2016 de mettre en stand-by des activités d’exploitation à Soamahamanina, afin d’apaiser la tension sociale suite aux manifestations des personnes opposées au projet », indique le communiqué du conseil de gouvernement, hier. Lova Rafidiarisoa