Taxe force


Une baisse de la TVA pour amortir la prochaine hausse du prix du carburant. L’État a fini par faire une concession face aux conséquences socio-économiques et surtout politiques d’une hausse du prix du carburant dont on annonce assez importante. Une décision difficile étant donné que cela va causer un énorme manque à gagner dans les caisses de l’État. Les taxes sur les produits pétroliers constituent l’une des principales ressources de l’État. Les diverses taxes sur les produits pétroliers sont d’ailleurs les causes du prix élevé du carburant. Les pétroliers ont toujours demandé à l’État dans les négociations sur les prix de supprimer certaines taxes afin de pouvoir maintenir le prix à un niveau raisonnable. Mais vu les conséquences d’une telle décision sur les recettes fiscales de l’État, cette option n’a jamais été retenue. Cette fois, comme il fallait ménager la chèvre et le chou, l’État a du diviser la poire en deux quitte à faire des coupes sombres quelque part. Car il faut bien respecter l’équilibre budgétaire sinon les dégâts causés par une mauvaise gestion risque d’être très grave. Le carburant constitue à la fois une manne et un boulet pour l’État. Les taxes prises sur le carburant occupent une place prépondérante dans les recettes fiscales mais le prix du carburant peut declencher une crise sociale sans précédent avec la kyrielle de hausse qu’elle engendre. Ce que l’État veut à tout prix éviter. Conjuguée au délestage sans précédent, une hausse du prix du carburant pourrait être le déclencheur d’un mouvement social de contestation. À Itaosy la population est déjà descendue dans la rue jeudi pour exprimer son mécontentement face au délestage de plus en plus contraignant. Cela pourrait faire tâche d’huile et gâcher la grande fête qui se prépare pour le 62 éme anniversaire du retour de l’indépendance. Cette semaine le délestage va encore être durci avec des coupures allant de 9.00 à 17.00 sans discontinuer. Autrement dit toutes les activités économiques vont devoir cesser. C’est pire que lors du confinement. On verra si les nerfs pourront tenir encore longtemps dans ces conditions devenues démentielles. La balle est dans le camp des dirigeants de la Jirama publiquement rabroués par le représentant de la Banque Mondiale la semaine passée et rappelés à l’ordre par le président de la République lors de sa tournée à Ambovombe. Mais on sait très bien qu’ils ne détiennent pas le fil d’Ariane.
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