Tribunal Anosy - Le parquet met un faux juge en prison


Un homme de 42 ans a été écroué à Antanimora vendredi 15 juin après s’être fait passer pour un juge au sein du tribunal de première instance d’Anosy. Sans être inquiété. Un arnaqueur, âgé de 42 ans a recommencé après avoir purgé sa peine de dix ans de prison. Il vient récemment d’être placé sous mandat de dépôt à Antanimora pour escroquerie et usurpation de fonction. Il a réussi plusieurs fois à soutirer des millions d’ariary à ses victimes, lesquelles avaient des affaires judiciaires à traiter au sein du tribunal de première instance (TPI) d’Anosy. « Il prétendait être capable d’accélérer la procédure. Il avait même changé de nom pour se masquer », a raconté l’une des victimes. Celle-ci, rassurée par les techniques d’assurance de l’escroc, lui a donné 500 000 ariary pour pouvoir fouiller d’abord son dossier dans les registres. Quelques jours après, l’arnaqueur lui avait demandé de rajouter 2 400 000 ariary pour qu’il termine rapidement son travail. La victime a commencé alors à se méfier et s’est renseigné auprès d’un responsable du TPI. Aucun juge n’a pourtant été chargé de recevoir de l’argent de la part de qui que ce soit, selon les informations livrées par le Parquet. « C’est purement de la corruption », a évoqué un magistrat. Les soupçons au sujet de l’identité du fraudeur ont été alors soulevés. Piège Dès cet instant, la justice, curieuse d’en savoir davantage, a confié l’ouverture d’une enquête judiciaire à la brigade criminelle de la deuxième section (BC2). Après qu’elles ont déposé plainte, les victimes ont été auditionnées, tour à tour à la police, pour essayer d’identifier la cible, ainsi que son mode opératoire. Suite à l’établissement d’une stratégie, l’escroc a été appelé au téléphone pour se rendre dans les locaux du tribunal pour le versement des 2 400 000 ariary. « Il a immédiatement accepté de venir », a signalé un enquêteur. Le jeudi 14 juin vers midi, des policiers déployés sur les lieux lui ont facilement mis la main dessus et l’ont embarqué à la BC pour enquête. Mis en examen, il a avoué qu’il n’a pas été admis au barreau. Par ailleurs, il n’a même pas étudié le droit, d’après les explications reçues au sein du TPI. De sources concordantes, cet inculpé exerçait le métier d’escroc depuis des années. Il a été présenté au procureur, vendredi dernier, et mis sous les verrous à la maison centrale d’Antanimora en attendant son procès.
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