Mouvement du Parvis - Les ministères économiques perturbés


La nomination des ministres assurant le secteur économique du pays continue de déranger les grévistes. Ils exigent une démission immédiate. Les grévistes du 13 mai se sont rués, hier, vers le ministère des Finances et du budget à Antananarenina. Leur porte-parole, en la personne de Hanitra Razafimanantsoa, dirigeante du mouvement des « Députés pour le changement » a effectué, avec ses partisans, un sit-in devant le ministère du côté d’Ambohi­tsorohitra, pour dénoncer via un haut parleur, certains faits que les militants du changement qualifient d’« inacceptables ». « Comment se fait-il que le personnel de votre ministère soit payé au quintuple de ce que les enseignants dans le secteur public reçoivent, alors qu’ils ont le même grade ? », s’est- elle adressée à la ministre des Finances et du budget, Vonintsalama Andriambo­lolona, supposée l’entendre de son bureau. « Vous laissez les étrangers s’emparer de notre pays en laissant, entre autres la société Améthis gérer les impôts. Le personnel des impôts, le Sempidou (Syndicat du personnel de la Douane) s’unissent déjà à notre mouvement et dénoncent toutes ces mauvaise pratiques. Nous exigeons votre démission », a-t-elle ajoutée. La veille, le ministère de l’Agriculture et de l’élevage a été scellé par les grévistes, conduit par un ancien directeur régional qui a rejoint le rang des grévistes du parvis. Celui-ci demande également la démission du ministre, Harison Randria­rimanana, car c’est un ministre HVM (Hery Vaovao ho an’i Madagasikara). Les militants ont fermé les grilles du ministère à Anosy avec un cadenas pour empêcher le ministre d’y entrer. Vers 14 heures, avec les Forces de l’ordre, les grilles ont pu être ouvertes, le personnel et le ministre ont pu y accéder. Troubles Les représentants des trois corps de métier du ministère de l’Agriculture et de l’élevage, à savoir les ingénieurs agronomes, les zootechniciens vétérinaires et ceux du génie rural ont déjà donné un point de presse expliquant que « les diverses revendications syndicales allaient être étudiées ». « Le mouvement mené par les grévistes, un ex-directeur régional pour le cas du ministère, trouble le personnel dans son travail. Le syndicat est une chose, mais la grève politique en est une autre. Le fait qu’un ancien directeur du ministère se trouve à la tête du mouvement, pour nous, ne constitue qu’un simple règlement de compte pour un intérêt perdu », a fait savoir un conseiller technique. Le ministère des Postes, des télécommunications et du développement numérique, en revanche, n’a pas été approché par le mouvement du parvis durant la journée d’hier. De même que celui des Mines et du pétrole, ou encore l’Énergie et les hydrocarbures. Du moins, pour l’heure. Hanitra Razafimanantsoa a menacé que l’Assemblée nationale ne voterait pas la loi de finances rectificative 2018, et exige d’y insérer le budget pour les revendications diverses des syndicats. Une analyse a circulé sur la toile hier, comme quoi l’État fait 3 000 milliards d’ariary de recettes contre 7 000 milliards ariary de dépenses. Les revendications syndicales sont indiquées, par contre, s’élever à quelques 30 000 milliards d’ariary.
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