Famine - Situation dramatique à Ambovombe Androy


Le Sud peine à se relever de la situation dramatique, engendrée par la sécheresse. Cette catastrophe continue à y faire des victimes. Le problème d’accès aux aliments sévit de plus belle dans le district d’Ambovombe Androy. « Un jeune homme du fokontany d’Erada est dans un état critique. Lui et sa mère ramassent tout ce qu’ils voient et les mangent, pour survivre. Ils n’ont plus de quoi se nourrir, depuis un certain temps. Ils ont fait de la diarrhée. La mère est fatiguée, mais son état est stable », rapporte Kennedy, maire de la commune d’Erada, hier. Apparemment, rien n’a changé depuis l’année dernière. La population vit encore dans une situation déplorable. « Le riz, les maniocs sont inaccessibles pour plusieurs familles. Ils coûtent chers. Le kapoaka du riz est acheté à 900 ariary et le kilo du manioc coûte 2 000 ariary. C’est largement au-dessus des moyens des familles », indique le maire de Jafaro, Jean-Noël Manahisoa. Les familles vendent leurs biens, pour disposer d’argent et acheter de quoi se nourrir, mais elles ne gagnent qu’une somme infime. « Les bétails, les marmites, les assiettes n’ont plus de valeurs. On le achète à petit prix », rajoute cette source. Démunis, les gens se nourrissent avec des feuilles qu’ils cueillent dans les champs, des criquets ou des feuilles de cactus. « C’est le résultat d’une longue période de sécheresse », explique une source auprès du Bureau national de la gestion des risques et catastrophes (BNGRC) à Androy. Lueur d’espoir Cette insécurité alimentaire fait des victimes dans plusieurs communes d’Ambovombe Androy. Les enfants sont les plus vulnérables. A Erada, un enfant a succombé, mardi. À Jafaro, à Ambazoa, des décès liés à l’insécurité alimentaire sont enregistrés. Aucun chiffre sur le nombre de morts n’est disponible. « Des personnes en meurent, mais elles ne sont pas très nombreuses », déclarent les maires de Jafaro et d’Ambazoa. Les habitants du Grand Sud ont espéré sortir de cette faim interminable, avec les multiples actions menées par l’État et les partenaires techniques et financiers dans le Sud. Des repas chauds, des vivres ont été distribués, et la distribution continue. D’autres familles bénéficient de transferts monétaires non conditionnels. « Ces aides ne touchent qu’une petite partie de la population, celle qui est classée vulnérable. Tout le monde peut, pourtant, être classé dans une situation vulnérable, actuellement », indique le maire de Jafaro. Ces personnes élues précisent, par ailleurs, que les vivres n’ont pas résolu le problème occasionné par la sécheresse. « Trois kilos de riz par famille, cela s’épuise au bout de quelques jours. Qu’est-ce que ces bénéficiaires vont manger par la suite ? », s’interroge une source. Si la situation est dramatique, en ce moment, les récentes pluies rallument une lueur d’espoir chez les habitants du Sud. « Il a plu, dernièrement. La population a ensemencé. Le centre de coordination opérationnelle contre le Kere (CCOK), l'Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a distribué des semences. L’idéal serait que la pluie tombe encore, pour que le rendement soit satisfaisant, à la prochaine récolte », indique une source auprès du BNGRC.
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