Valorisation des déchets - Le modèle du « Le Relais » sauve Fianarantsoa


L’approche a séduit la ministre de l’Environnement et du développement durable, Baomiavotse Vahinala Raharinirina, de passage à Fianarantsoa, au début du mois, dans le cadre des activités d’appui des personnes vulnérables face au Covid-19. L’entreprise sociale et solidaire Le Relais lance en 2013, le projet « Fakofia », une activité de gestion des déchets de la ville de Fianarantsoa. « Le projet vise à établir un système de gestion efficace et durable dans les cinquante-deux fokontany de la commune urbaine de Fianarantsoa. Les déchets de la ville de quelques deux-cent mille habitants de Fianarantsoa sont estimés à 36 000 tonnes par an. Il n’y a pourtant pas de décharge municipale officielle ni de quelque lieu que ce soit acceptable réglementairement pour le traitement des déchets.La gestion embrasse ainsi divers axes tels que l’environnement, le socio-économique et surtout le développement durable » détaille Luc Ronssin, premier responsable de l’entreprise Le Relais. En 2019, une nouvelle stratégie de collecte atteint 8287 tonnes de déchets collectés, créant une centaine d’emplois, dont notamment pour les personnes en exclusion. Un site de traitement des déchets est en place, et est indiqué suivre des méthodes respectueuses de l’environnement. « Le système est autonome grâce aux redevances communales et aux ventes de compost réalisées » explique encore Luc Ronssin. Carbone Le processus de tri des déchets est clairement détaillé. Outre les déchets organiques recyclables en compost, un système d’enfouissement est décrit comme ayant fait ses preuves. Aussi, les matériaux non valorisables, tels que le plastique, les ampoules, piles et produits dangereux sont-ils « confinés dans des bidons séparés au Centre d’enfouissement technique », totalisant 200 t en 2019. L’entreprise produit un compost certifié « NOP Ecocert» depuis 2018 et répond à des cahiers de charge de clients spécifiques. « 928 tonnes en ont été produites l’année dernière, dont 854 tonnes soumises à la vente, à des grands organismes tels le GIZ ou encore le PLAE (Programme de lutte anti-érosif), et à d’autres entités » précise le rapport d’activités du projet. Mais, si les déchets annuels de la ville sont à 36000 tonnes et que près de 8000 tonnes sont valorisées par l’entreprise, le reste finit encore dans des dépôts sauvages. « En comparant les deux scénarii, le compostage par l’entreprise et le dépôt sauvage, on peut estimer plusieurs dizaines de milliers de tonnes de méthane évitées ». La vente de crédit de carbone figure ainsi dans les perspectives du projet ainsi que la mise en place cette année, d’un biodigesteur dont le gaz sera utilisé pour les cuisines. Quoique le tiers des déchets de Fianarantsoa est encore valorisé, l’initiative est rapportée louable et à dupliquer. Par ailleurs, un autre projet conséquent, une ferme reproductible, toujours à Fianarantsoa, pour inspirer l’autonomie dans l’entrepreneuriat rural et agricole est en vue.
Plus récente Plus ancienne