Energie - L’électrification rurale traîne des pieds


L’environnement juridique et financier du secteur de l’Énergie en général fait que l’électrification rurale avance encore à de trop petits pas. Complexe. Le taux d’accès du milieu rural à l’électricité avoisine actuellement les 7%. Une amélioration de 2% par rapport à 2015. La mise en place de lois-cadres et règlementations, principales exigences des investisseurs a pris du temps. Des régions comme Analanjirofo, Sud-Est, Boeny, Haute Matsiatra ou encore Vatovavy Fitovinany ne sont pas concernées par des projets de développement d’électrification rurale. Entre 2015 et 2018, cinq projets d'électrification rurale seulement ont pu être réalisés pour raccorder quelques six cent ménages au réseau de la Jirama. Par ailleurs, les « off grid» ou hors réseau ont toutefois entraîné vingt-huit projets dans une quarantaine de villages. « Cette amélioration est à mettre à l’actif du nouveau Code de l’électricité stipulant de nombreuses réformes. Je citerais en exemple la priorisation des énergies renouvelables hydroélectriques et solaires. Techniquement, les contrats d’autorisation et de concession ont été facilités. Si auparavant, la mise en place d’une centrale de 150kw a été conditionnée par des contrats de concession, actuellement, même pour une puissance moindre, un contrat d’autorisation suffit » détaille Mamisoa Rakotoarimanana, secrétaire exécutif de l’Agence de développement de l’électrification rurale (ADER). La lourdeur des procédures d’octroi de contrats, l’absence de sanctions conséquentes pour les exploitants défaillants, compte tenu de leurs obligations, ainsi que le manque de dispositions liées à l’utilisation de sources d’énergies renouvelables ont aggravé la situation. Indéfectible La coopération allemande GIZ, à travers le projet de Promotion de l’électrification rurale par les énergies renouvelables (PERER) phase 1 a grandement contribué à ces réformes de l’électricité depuis 2015. « L’appui du projet PERER a donné un souffle à tout ce qui concerne les lois de cadrage de régulation de l’électricité. Outre cet appui institutionnel, on peut noter également la mise en place du Fonds national d’électrification durable, du mécanisme transparent et compétitif ou encore du système d’information digitale accessible au secteur privé » détaille Martin Hoffman, chargé du programme GIZ Energie. La GIZ a appuyé les procédures d’attribution de concessions dans 47 zones d’aménagement. Les contrats de concession conclus portent sur la desserte de 2,2 millions d’habitants en électricité et sur des capacités de production supplémentaires pouvant aller jusqu’à 880 MW. Le gouvernement allemand a octroyé 4 millions d’euros hier afin de poursuivre le projet PERER jusqu’en 2022. « L’objectif étant de rendre le secteur malgache de l’électricité plus intéressant pour les investisseurs publics et privés tout en sécurisant les investissements » a souligné l’ambassadeur allemand, Harald Gehrig, qui a particulièrement insisté sur le fait que le secteur Energie doit être beaucoup plus soutenu vu que le budget accordé à la Jirama est encore énorme. Le diplomate salue les efforts menés par l’équipe du ministre actuel de l’Energie, Vonjy Andriamanga.  
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