Documentaire - Christian Béguinet présente « Feminin singulier »


Deux femmes qui se tiennent par la main dans une rue ombragée de Tana. Tessa se confie dans la voix off : « J’aimerais un jour avoir un enfant, un fils ou une fille à qui je dirai je t’aime, et qui m’appellera maman… Je souris en y pensant… Et surtout, je dirai à ma mère que je suis heureuse » La caméra suit leur mouvement, discrètement, presque en retrait, sans aucun délit de voyeurisme. Elle montre les choses telles qu’elles sont : un couple qui s’aime en balade. Le petit documentaire dans lequel Tessa apparaît fait partie d’un projet initié par l’association Memoires Vives. Il s’agit d’une série de court-métrages réalisés par Christian Béguinet, assisté par Kemba Ranavela. Ces courts-métrages forment une galerie de portraits « sans fards » de femmes malgaches d'aujourd'hui. Des autoportraits où les « sujets » sont accompagnés dans leurs lieux de vie : chez elles, en ville, à la campagne, au travail, dans la rue, avec la famille. Elles évoquent, chacune à leur manière, leur histoire de femme, mais surtout les valeurs auxquelles elles croient. « Je continue mon combat pour la promotion des femmes afin qu’elles occupent des postes de décision pour le développement de Madagascar », assure la tête droite, Zénaide Ramampy Lechat, première femme malgache commissaire de police, ancienne maire d’Ambalavao, du haut de ses quatre-vingts et quelques printemps. « Je dis à mes deux garçons de ne jamais dépendre de personne. Ils ont onze et neuf ans mais je leur apprends à préparer leurs repas, à faire la vaisselle parce qu’ils ne doivent jamais attendre que des gens, encore moins une femme, leur femme, fassent cela à leur place », explique la journaliste Lova Rabary Rakotondravony. Lovatiana Andriam­boavonjy, étudiante en médecine, pour la légalisation de l’avortement, dévoile sa nature sensible : « Il fut un temps même où j’écrivais des poèmes, tellement je voulais faire ressortir tout ce bouillonnement d’idées, de sentiments, de frustrations, de colère et d’émerveillement.» Rondro Ramamonjisoa
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