Filière rizicole - Sept tonnes à l’hectare atteint


Une nouvelle méthode de culture du riz a donné 7 tonnes et 300 kg à l’hectare. La réussite a été présentée hier au Carlton.Une nouvelle qui ravit, après les déboires de la période de soudure vers la fin de l’année dernière. Il est possible d’obtenir une production de 7 tonnes à l’hectare, selon une présentation hier, au Carlton. Un rendement au plus du triple de ce que le pays a pris comme habitude de recueillir depuis dix ans. La technique par repiquage mécanisé, essayée par Juslain Rahari­naivo, ingénieur agronome et gérant d’une entreprise privée, avec un système de germoir biologique, a donné ce résultat. Des expériences appuyées par le Fofifa, le programme Formaprod (Formation professionnelle et d’amélioration de la productivité agricole) du ministère en charge de l’Agriculture et de l’Élevage. « La mécanisation du repiquage par germoir biologique est partie du constat que le rendement est faible alors que le coût de production élevé. De plus, les riziculteurs n’acceptent pas toutes les techniques qu’on leur propose. Les études que l’on a menées depuis cinq ans, ont ressorti que les techniques de repiquage utilisées depuis des générations, posent réellement problème», a expliqué l’ingénieur agronome. Il a ensuite parlé des techniques qui vont avec cette découverte de l’efficacité du repiquage mécanisé. Douze kilos de semences améliorées du type Fofifa 160 ont été nécessaires et il est plus intéressant de repiquer des plantules de dix jours. La croissance est assurée au bout de seulement quarante-cinq jours. «Le repiquage mécanisé induit par ailleurs que les rizières ne sont pas automatiquement à pulvériser, déstresse le riz et permet de réduire les problématiques de logistique rencontrées dans cette activité de riziculture», ajoute Juslain Raharinaivo. Il n’est pas essentiel de travailler sur de grandes surfaces pour le repiquage par mécani­sation. Coût La machine de repiquage utilisée par l’équipe a été importée de Chine. L’idée ingénieuse d’utiliser des alvéoles en papier pour le germoir permet à la machine de repiquer convenable­-ment, à une capacité de 2ha par jour. Des comparaisons avec d’autres techniques de riziculture permettent d’avancer que cette nouvelle technique est moins coûteuse. «Le coût de production pour les techniques traditionnelles est de 457 ariary par kilo par hectare, 375 ariary pour le SRA, 228 ariary pour le SRI et 223 ariary pour le repiquage mécanisé. Entre 416 000 et 462 000 ariary par hectare en moyenne sortent de la poche des riziculteurs en intrants, semences et autres frais et 429 000ariary pour cette nouvelle technique. Un coût qui sera amorti par le rendement», précise encore l’ingénieur. «Ces essais probants amènent ainsi vers d’autres perspectives telles que l’analyse plus stricte de la réduction du coût de la machine pour les riziculteurs. L’équilibre entre rendement agricole et coûts liés à l’importation, en utilisant le système de coopérative ou de location des machines. Le Cfama (Centre de formation et d’application du machinisme agricole) peut être mobilisé dans ce sens», a indiqué le ministre Harison Randria­rimanana, en charge de l’Agriculture et de l’élevage, présent avec tout son staff pour démontrer l’engagement du ministère à faire avancer le secteur qui pèse 25% sur le PIB, et à atteindre l’autosuffisance en riz en 2020, soit dans quatre périodes de récoltes. Mirana Ihariliva
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