Face au coronavirus - L’armée en ordre de bataille


Parée à toute éventualité, l’armée est aux aguets pour répondre à une urgence sanitaire. Elle se tient en alerte et prête à appuyer les actions des services de santé publique. Anticipation. C’est le mot d’ordre au sein de l’armée face au danger épidémiologique qu’est le coronavirus. « Nous sommes en ordre de bataille face au risque bactériologique », lance le général Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale. Selon les explications du membre du gouvernement, l’armée se tient en « back-up » des agents de la santé publique, dans la campagne de prévention du Covid 19. Elle se tient surtout, en alerte pour parer à une éventuelle pénétration du virus sur le territoire national. Aussi, un centre de veille stratégique est-il mis en place au ministère de la Défense nationale, à Ampahibe. Son rôle est de suivre, en temps réel, l’évolution de la pandémie au niveau international et de surveiller la situation nationale. Une réunion s’est tenue dans ce centre de veille, hier. Il était question de dresser la situation de la pandémie au niveau national et international. Le général Rakotonirina a affirmé que Madagascar était toujours au stade de zéro cas. Dans un contexte où le pays barricade ses frontières pour prévenir une invasion virale, le centre d’Ampahibe coordonne également la surveillance des ports et aéroports sur tout le territoire. D’après le ministre Rakotonirina, la flotte de la marine patrouillerait déjà en mer, pour éviter que des « persona non grata » ne se faufilent par les côtes. Les zones d’accès des boutres clandestins sont particulièrement surveillées, explique-t-il. De la réunion d’hier, il ressort que les quelque quinze mille éléments de l’armée sont prêts à être déployés sur l’ensemble du territoire, si cela s’avère nécessaire.

Intervention d’urgence

Outre prêter main forte à l’application des mesures de prévention ou, le cas échéant, des dispositifs de lutte contre la propagation du virus, la Grande muette se prépare aussi sur le plan sanitaire. Les seize hôpitaux et infirmeries militaires que compte la Grande île « sont prêts à accueillir des personnes mises en quarantaine », selon les explications d’hier. Durant une visite faite par le commandement à la Direction centrale du service de santé militaire (DCSSM), à Ampahibe, il a été indiqué que les établissements de santé de l’armée peuvaient même « accueillir des malades », si nécessaire. À l’infirmerie de la DCSSM ou encore à l’hôpital militaire de Soavinandriana, des chambres ont été spécialement aménagées pour répondre à un éventuel rush sanitaire. L’armée se prépare également à de probables interventions d’urgence. Des équipements sanitaires, comme des appareils respiratoires portatifs, sont prédisposés à cet effet. En espérant qu’une entrée en action des militaires dans le cadre d’une urgence sanitaire ne soit pas nécessaire, les règles d’hygiène basiques sont rigoureusement appliquées à l’entrée et à la sortie de chaque établissement militaire. Du lavage des mains avec du savon à chaque entrée et sortie, à répéter toutes les trente minutes, en passant par l’interdiction de tout contact physique, rien n’est laissé au hasard. Dans certaines directions, comme celle chargée du service militaire à Andohalo, la réduction de l’effectif dans chaque bureau, par un système de rotation, est de rigueur.  
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