Consommation - La faiblesse du pouvoir d’achat freine l’industrie


La quatrième édition du Baromètre de l’industrialisation a été présentée, hier, par l’Alliance pour l’industrialisation durable. Paradoxe de l’œuf et de la poule. La fixation du salaire minimum d’embauche n’y aura finalement rien fait. C’est du moins l’avis des industriels compilés dans la quatrième édition du baromètre de l’industrialisation présenté, hier. À la question des perceptions des difficultés majeures dans leurs activités, 72,22% des industriels ont répondu la faiblesse du pouvoir d’achat. Viennent ensuite les réponses désormais habituelles que sont la concurrence malsaine (66,67%), le coût du transport (66,67%) et la fourniture d’énergie (63,89%). La faiblesse du pouvoir d’achat domestique conduit à une insuffisance de la demande qui ne permet pas aux industries de se développer pleinement. Pour le président de l’Alliance pour l’industrialisation durable Rivo Rakotondrasanjy, la question est de savoir comment augmenter le revenu des Malgaches pour qu’ils consomment. Dans ce sens, il prône un soutien au secteur secondaire, créateu d’emplois par excellence. « L’industrie malgache ne demande pas d’argent mais seulement l’amélioration du climat des affaires. L’idée est d’inciter les Malgaches à investir dans l’industrie manufacturière pour transformer les matières premières locales en produits finis destinés au marché local », lance-t-il. « A l’heure actuelle, les personnes qui ont de l’argent n’investissent pas dans l’industrie car il y a trop de risques».

Doper la demande

Pour sa part, Vololona Rakotobe, membre du Cercle de réflexion des économistes de Madagascar, ajoute que les produits industriels malgaches doivent être mieux protégés par rapport aux produits importés. « C’est connu que le consommateur malgache achète avant tout ce qui est moins cher. Une différence de prix même de cinquante ariary peut suffire pour un acheteur de choisir un produit plus qu’un autre », souligne-t-elle. Rivo Rakotondrasanjy de rappeler que l’industrie ne pèse actuellement que 15% du PIB du pays. « Une augmentation de la production peut conduire à une amélioration des salaires », avance-t-il. D’autres pistes peuvent aussi être envisagées pour doper rapidement la demande. Un autre membre du CREM estime que le lancement des grands projets d’investissements publics dans la construction d’infrastructures peut aider à créer des emplois. Il souligne d’ailleurs que les infrastructures de développement liées aux secteurs de l’énergie et du transport manquent encore cruellement dans le pays.  
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