La messe est dite


Carême porte conseil. Après plusieurs jours d’inquiétude à propos de la tentative de l’opposition d’occuper le jardin d’Ambohijatovo, les craintes se sont dissipées hier. Le préfet d’Antananarivo a décidé d’autoriser la manifestation à condition qu’elle se déroule à Soamandrakizay là où le pape François avait tenu une messe avec cinq cent mille personnes. Il fallait y penser plus tôt. On aurait évité cette escalade verbale sur les ondes, cette provocation réciproque entre les partisans des deux camps, cette diffusion de fausse nouvelle de part et d’autre, cette tension inutile qui perturbe la vie sociale. A priori, qu’est-ce qu’on peut craindre d’un rapport de parlementaire ? Même si les leaders de l’opposition n’ont pas réellement l’intention de semer le désordre mais veulent plutôt impressionner, on sait pertinemment ce qu’ils ont derrière la tête. On sait très bien où veulent-ils en venir. Ils commencent par un rapport puis ils vont investir l’endroit tous les jours pour demander à la fin la démission du gouvernement ou du président de la République. Un scénario classique, des sentiers battus par tous les meneurs de mouvement populaire depuis cinquante ans. A Soamandrakizay il n’y a aucun risque. L’endroit se trouve à l’écart du centre-ville. Il peut contenir tous les électeurs qui ont voté pour Marc Ravalomanana à la présidentielle de 2018. Les forces de l’ordre n’ont même pas besoin de quadriller le site. C’est donc un endroit idéal pour un meeting. En plus, il a reçu la bénédiction du pape François. Le rapport des parlementaires TIM sera donc parole d’évangile pour leurs partisans. A l’approche de Pâques, il n’y a pas meilleur endroit pour faire passer des messages importants. On peut y faire à la fois une excursion et un meeting. Si l’opposition refuse cette offre providentielle, c’est qu’elle a vraiment une mauvaise intention. Si les partisans de Miaramanonja ont pu rallier Imerinkasinina à pied, leur tâche sera moindre à Soamandrakizay. On a ainsi trouvé une solution à un problème qui dure depuis des années. La tendance des politiciens de tenir meeting au centre-ville et la crainte de l’Etat de voir son pouvoir vaciller si les manifestations sont suivies même si l’opposition n’a d’autres programmes que les critiques et n’a d’autres arguments que les défaillances du gouvernement. Désormais, cela fait partie des souvenirs. On va semer la bonne parole à Soamandrakizay.
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