Débat sur le velirano - L’État défend les projets présidentiels


Faire un état des lieux de la concrétisation des engagements présidentiels est l’objet du débat d’hier, à Antanimena. Les échanges n’ont, cependant, pas permis d’être plus avancé sur la question. Concrè-tement, que se passe-t-il ? Une question à laquelle bon nombre de ceux qui ont assisté à la conférence-débat qui s’est déroulée à l’hôtel Centell Antanimena, hier, attendent des réponses en long et en large. Le déroulement et l’issue des échanges n’ont cependant, pas suffi à étancher la soif de réponse suscitée par le thème « Velirano, un an après ». Où en est-il de la concrétisation des « Velirano » ? Qu’en est-il du financement ? Comment mener à bien les projets ? Qu’est-ce qui a déjà été fait ? Que reste-t-il à faire ? Seront-ils faits à temps ? Autant de questions qui trottinaient dans les têtes hier, mais qui n’ont pas eu de réponses satisfaisantes. La question des moyens qui seront injectés dans la réalisation des engagements présidentiels, par exemple, n’a été qu’effleurée. Organisé par les alumnis du « Youth leadership training programme » (YLTP), le « Donakafon’ny tanora » (DATA), d’hier devait permettre de faire le point sur la mise en œuvre des engagements présidentiels, par le biais de l’intervention de trois panélistes. Rinah Rakoto­manga, directeur de la communication de la présidence de la République, Hery Rason, directeur exécutif de l’ONG Ivoary et Alain Andriamiseza, vice-président de la plateforme des opposants ou RMDM, remplaçant du député Fidèle Razapiera annoncé à l’affiche. Au regard de la composition du panel, certains s’attendaient à ce que le représentant de la société civile interpelle sur les zones d’ombre du programme présidentiel. Qu’il creuse en profondeur pour amener la responsable de la communication de la présidence de la République dans ses retranchements, à en dire plus que ce qui se sait déjà sur les « Velirano ». Prévisibles Hery Rason s’est toutefois, limité à remettre en cause les priorités de l’État en arguant principalement sur la répartition du budget étatique. Il a ainsi, regretté la réduction du budget des secteurs sociaux et du système de lutte contre la corruption qui figurent, pourtant, en haut de tableau dans la liste des treize « Velirano ». Essayant, visiblement, d’exister au milieu de ses deux co-panélistes, il s’est parfois, perdu à expliquer et à justifier le rôle de la société civile dans le jeu politique. Il a, néanmoins, été dit hier, que le faible taux de participation aux élections communales serait indicatif d’un manque « d’appropriation par la population de la politique étatique ». Rinah Rakotomanga, quant à elle, était là pour défendre les engagements présidentiels. Rârement mise en difficulté, ses tours de parole lui ont donné une large latitude pour marteler les arguments étatiques sur l’opportunité et la portée des « Velirano ». « Le Président a été élu parce que la population a adhéré à sa Vision, à ses engagements », a répliqué Rinah Rakoto­manga, en ajoutant que le pouvoir dispose d’un mandat de cinq ans pour concrétiser les engagements présidentiels. Que les deadlines fixés pour la réalisation des projets comme la RN44 ou Tanà Masoandro seront respectés. En vieux roublard de la politique, la tâche d’Alain Andriamiseza était simple, casser les arguments étatiques. Avec décontraction, étant parfois dans l’improvisation, Alain Andriamiseza a rebondi essentiellement, sur les propos de Rinah Rako­tomanga pour se lancer dans des tirades d’arguments pour dire que les Velirano sont inopportuns, qu’il y a d’autres priorités. Il n’a pas omis d’infliger quelques tacles à ses co-panelistes. Les angles d’attaque du représentant de l’opposition, par ailleurs, étaient prévisibles. Ce qui permettait à son principal vis-à-vis d’anticiper les coups et d’éviter d’être acculé dans les cordes. Lorsque la parole a été ouverte à l’assistance, une seule question portait sur l’objectif du thème. Plusieurs, au sein du public, avaient déjà une position ferme et affirmée sur le sujet. La plupart des questions posées, dont certaines ont visiblement, été préparées à l’avance n’ont alors eu pour but que de bousculer la pané­liste issue des rangs du pouvoir. À l’issue de deux heures de débat, la question « qu’en est-il concrètement ?», reste sans réponse.
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