Ampamarinana - Un bloc de rocher à démolir


Le risque d'écroulement du bloc de rocher ayant fait sept victimes à Ambanin'- Ampamarinana persiste. Sa démolition aurait lieu, ce jour. Éviter le pire. Le bloc de rocher qui s'est écroulé sur des habitations à Ambanin'Ampa­marinana sera cassé. Il pourra continuer son chemin et faire d'autres victimes, si on le laisse là, selon des techniciens du Bureau national de la gestion des risques et catastrophes (BNGRC). La démolition devrait se tenir ce jour et demain. « Les techniciens de la météorologie prévoient des journées sèches, pour ces deux jours, et c'est la condition idéale pour exécuter les travaux. Nous allons faire de notre mieux pour achever en deux jours la démolition », explique Mamy Andria­masinoro, chef de service des Réponses aux urgences du BNGRC, hier. Ce rocher aurait 10 mètres de diamètre et 3 à 4 mètres d'épaisseur. À la différence de la destruction du rocher à Avaratr' Ankatso, en 2015, aucun dynamitage ne sera utilisé à Ambanin'Ampamarinana, cette fois-ci. Les travaux seront faits à la main par des « casseurs de pierre spécialistes ». « C'est dangereux de faire exploser quelque chose là-bas. Avec des casseurs de pierre, il n'y aura aucun risque », souligne ce technicien du BNGRC. Il continue «personne ne sera évacuée pendant la démolition, mis à part les locataires des neuf toits qui ont déjà été déplacés». Ces personnes sont au nombre de cent dix, selon le recensement du fokontany Ambanin'Ampamarinana. Ils sont hébergés à l'École primaire publique (EPP) de Mahamasina. D'autres s'abritent chez leur famille. « Craignant pour leur vie », ils ont été en général coopératifs. « Le jour, nous regagnons notre foyer pour préparer nos repas. Nous passons le maximum de temps dans la cour pour être prêts à nous enfuir au cas où il y aurait d'autres éboulements », témoigne Vonjiniaina. Fissures Les techniciens du BNGRC sont sûrs qu'il n'y a plus de danger, lorsque ce bloc de rocher sera démoli. Le chef fokontany d'Ambanin'Am­pa­marinana, Jean Claude Raharison, reste sceptique. « Il y a encore des blocs de pierre qui présentent des dangers sur les lieux. Si vous regardez bien, il y a des fissures », lance-t-il. Les résultats des surveillances aériennes et des mesures terrestres, effectués de 2015 à 2017 montrent, d'ailleurs, plusieurs zones rouges pour glissement de terrain et tassement de rocher sur cette colline de Manjakamiadana. Beaucoup de travaux devraient être opérés dans cette zone, pour éviter que la catastrophe, ayant causé le décès de sept personnes, ne se reproduise. Le BNGRC a commencé par l'installation d'un canal pour dévier les eaux de pluie dans un axe hors danger, hier. L'analyse des dangers que peut constituer l'occupation du lieu serait menée ultérieurement. Le fokontany d'Ambanin'Am­pamarinana insiste sur le fait que c'est une zone inhabitable et bon nombre de constructions seraient illicites. « Les propriétaires de terrain savent que c'est une zone inhabitable. Ce sont des migrants qui occupent les lieux », reprend Jean Claude Raharison. L'État semble un peu perdu dans les actions à entreprendre pour prévenir les glissements de terrain et l'éboulement de rocher sur cette zone. Miangaly Ralitera
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