Indice de Paix Mondiale - Madagascar, un pays pacifique


L'IPM place Madagascar parmi les pays en paix. Les indicateurs pris en compte révèlent toutefois les failles dans le système sécuritaire du pays. En paix. Le classement de l'Indice de paix mondiale (IPM) pour l'année 2016 annonce une note positive, qui détonne avec les multiples difficultés de ce début d'année. Sur la base de « vingt-trois indicateurs qualitatifs et quantitatifs », le site visionofhumanity.org place la Grande île parmi les pays « pacifiques », à la 38e place. Selon quelques publications, le classement IPM lancé en 2007 est établi par le magazine The Economist, sur la base des notations faites par un jury d'experts issus d'instituts sur la paix. Des notes allant de 1 à 5. La perception de la criminalité, l'intensité des conflits internes, l'instabilité politique, la terreur politique, les crimes violents, ou encore l'accès aux armes légères sont notés. Le nombre de membres des forces de sécurité pour cent mille habitants, ou encore le nombre d'homicides et d'incarcérations par rapport au même nombre de population est aussi pris en compte. Dans l'ensemble, les notes de Madagascar vont de 1 à 3. Étant donné que les notes les plus élevées sont indicatives de conjoncture paisible, la perception de la sécurité, l'accès aux armes légères, les crimes violents, la terreur politique, les manifestations violentes et l'accès à des armes légères sont les moins biens notés, avec 3 points. En matière de nombre de forces de sécurité, ou encore d'incarcérations, le score de Madagascar est très proche de 1. Sur la liste des 162 pays notés pour l'année 2016, l'Islande, le Danemark,  l'Autriche, la Nouvelle-Zélande et le Portugal sont en haut du tableau et sont considérés comme « des pays très pacifiques ». Pour le numéro 1 qu'est l'Islande, les dépenses inhérentes à la violence sont de l'ordre d'environ 242 millions de dollars. Un montant très éloigné de celui des États-Unis, à la 103e place qui dépense plus de deux mille milliards de dollars et la Russie, 151e et ses 354 milliards de dollars. Vulnérable Le classement IPM 2016 estime les dépenses des Malgaches en matière de violence à un peu plus d'un milliard de dollars. Une somme, certes plus élevée que les dépenses de l'Islande, mais bien moins que les estimations de dépense du Danemark, et ses près de 8 milliards de dollars, ou celles du Portugal qui dépasse les 11 milliards de dollar. Madagascar fait donc partie des rares États africains non agités par les conflits armés, notamment, autant internes qu'externes. Au regard de la publication du site visionofhumanity.org, les pays ayant les notes les plus proches de 1 en matière de degré de militarisation, de sécurité et conflits locaux et internationaux sont les mieux classés. Les notes obtenues par la Grande île dans certains domaines, bien qu'étant flatteuses pour son classement, pourraient, sous un autre angle, indiquer les lacunes de sa politique de défense et de sécurité. Des insuffisances, surtout, pour permettre l'efficacité de l'État dans ces deux domaines. Pour les indicateurs sur les dépenses étatiques en matière militaire, ou l'importation et l'exportation d'armes conventionnelles, les notes de la Grande île sont de l'ordre de 1. Au regard du classement IPM, la situation à Madagascar est, en toute vraisemblance, moins pénible qu'ailleurs. Seulement, pour les citoyens, l'insécurité actuelle, autant en zone urbaine que rurale, dépasse la limite du tolérable. Les analystes pointent également du doigt les failles en matière de défense des frontières du pays, surtout que la Grande île se trouve dans une zone à enjeux économiques et sécuritaires importants. Pour les responsables militaires et sécuritaires, la solution pour être efficiente consiste en une augmentation de l'effectif des éléments, ou encore, du budget pour l'achat de matériel et d'armements. À l'instar des États en tête du classement, il est faisable d'être un pays en paix, tout en assurant la sécurité de ses citoyens et l'intégrité de ses frontières. Les critères de notation du classement IPM tendent à faire mentir l'adage « qui veut la paix prépare la guerre ». Mais il ne s'agit pas non plus de faire rimer vulnérabilité avec paix. Garry Fabrice Ranaivoson
Plus récente Plus ancienne