Inondations - Les sites d’hébergement bondés


Des sinistrés se trouvent encore sous l’eau. Les sites d’hébergement sont surpeuplés. Promiscuité dans les sites d’hébergement. Difficile de trouver une place où étaler son matelas de fortune dans le site d’hébergement des sinistrés à Ankorondrano. Edwige Harinivo Vololonirina s’est résolue à s’installer sur un escalier. « Il n’y a plus de place libre, qu’ici! », regrette la quinquagénaire. Hanta Randria­maholisoa et ses deux enfants, quant à eux, dormiront près de la porte. « Nous n’avons su l’existence de ce site que ce matin (hier matin). À notre arrivée, cet après-midi, la plupart des places ont été déjà prises », lance-t-elle, tout en étalant au sol, des tissus qui leur serviront de lits. Près de quatre mille personnes sont hébergées dans le gymnase couvert d’Anko­ron­drano qui a été transformé en site d’hébergement, après la montée des eaux dans la ville d’Antananarivo. Ces sinistrés des fokontany d’Ankorondrano Andrano­- mahery, d’Ankorondrano Atsinanana, d’Ankorondrano Andrefana, de Tsaramasay et d’Ankazomanga Andra­haro ne peuvent pas rester chez eux. « Notre maison est encore envahie par l’eau. Sa hauteur est au niveau de la hanche. Elle met du temps à tarir. Rester là-bas est dangereux », admet Estelle qui ne trouve pas de place où se reposer pour la nuit. Noyade évitée Plusieurs personnes se sont plaintes de ne pas avoir trouvé de place, hier. Le Bureau national de la gestion des risques et catastrophes (BNGRC) a ajouté deux tentes pour accueillir les sinistrés à Ankorondrano. Des sinistrés du fokontany d’Ankasina ont, quant à eux, été contraints de dormir encore avec l’eau, chez eux, la nuit dernière. Les tentes qu’on leur aurait promises n’étaient pas encore arrivées, hier soir. Seules cent trente personnes sur les deux cent cinquante victimes des inondations à Ankasina, ont pu se réfugier dans un bâtiment en cours de construction, appartenant à un particulier. Elles l’ont squatté. Nirina et ses enfants figurent parmi les personnes qui sont arrivées en premier dans ce bâtiment, mardi soir. Elle n’hésitait pas à partir de chez elle et à s’y installer, car son fils a failli se noyer sous leur lit. « Il est tombé dans l’eau, je me suis précipitée à le chercher. Le voilà vivant », lance-t-elle soulagée. Douze mille cent trente sinistrés sont recensés, après le déluge, dans la nuit du lundi au mardi, selon le bilan provisoire des dégâts dans le Grand Tanà, envoyé par le BNGRC, hier matin. Ces personnes ont pour logement temporaire, les sites d’hébergement comme celui à Ankorondrano, à Mahamasina, à Ankasina, à Ambodimita, à Ankazomanga. Les sites déjà ouverts semblent insuffisants, face au nombre de sinistrés. Le BNGRC a ouvert d’autres sites d’hébergement. Certes, les sinistrés sont plus en sécurité dans le site que sous l’eau. Mais un autre danger les guette dans les sites d’hébergement. Le risque de propagation de la maladie à coronavirus y est très élevé. Les sinistrés s’entassent comme dans une boîte de sardine. Les gestes barrières sont, totalement, délaissés.
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