MEURTRE D’UN LANCEUR D’ALERTE - Huit accusés condamnés à perpétuité


Trente-trois personnes ont été jugées hier pour le meurtre du président de la collectivité Mialo, œuvrant dans la protection de l’environnement à Andramasina. Huit sont condamnées à des travaux forcés à perpétuité. Après cinq mois d’attente, le verdict sur l’affaire du meurtre de Henri Rakotoarisoa, lanceur d’alerte à titre officieux, défenseur de l’environnement et président de la collectivité locale Mialo, oeuvrant dans la protection des forêts et de la biodiversité, est tombé hier. Sur les trente-trois accusés, huit ont été condamnés pour homicide. Ces derniers ont écopé de travaux forcés à perpétuité. Poursuivis pour non-assistance à personne en danger, trois autres individus qui se trouvaient au banc des accusés ont été pour leur part condamnés à trois ans de prison ferme. Les vingt-deux autre personnes, mouillées dans cette histoire ont été pour leur part acquittées au bénéfice du doute. Le crime a été commis à Mangarivotra Andramasina au début du mois d’août. Après le lynchage à mort du sexagénaire, trente-sept personnes se sont rendues à la gendarmerie nationale pour revendiquer le meurtre. Lors de leur comparution au parquet près tribunal de première instance à Ambatolampy, la plupart des suspects ont été placés en détention préventive. Après les enquêtes au fond, le procès a finalement eu lieu hier. Ce sexagénaire a été battu à mort par des individus en furie dans la nuit de jeudi au vendredi 3 juin. Frustration Des différends qui couvaient depuis longtemps ont ouvert la boîte de Pandore. Riche en biodiversité et abritant une grande réserve naturelle, la commune de Mangarivotra ex-Beparasy est figée dans une zone limitrophe entre le district de Moramanga et celui d’Andramasina. Originaire de la région Alaotra Mangoro, le défunt s’est installé dans cette zone tampon avec l’Analamanga pour y trouver son gagne-pain et cohabiter avec la population d’Andramasina. Au fil des années, des problèmes sont apparus. En s’effritant, les relations du défunt avec des villageois sont devenues tumultueuses, l’amenant ainsi à se déplacer dans la partie de Moramanga. La tension était montée d’un cran lorsque Henri Rakotoarisoa, alors devenu président de l’association Mialo a milité avec force pour la protection de l’environnement. Des villageois de la partie d’Andramasina, rassemblés dans la collectivité vivant des ressources forestières locales ont fait l’objet de nombreuses plaintes. De leur côté, ces derniers ont accusé le défunt d’avoir commis des abus de par son statut de président de collectivité, en inscrivant la zone qu’ils exploitent parmi les aires protégées. Lorsque la frustration nourrie par de prétendus actes successifs a atteint son summum, un règlement de compte a éclaté.
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