Rajoelina et Ravalomanana au second tour - La crise de 2009 à l’épreuve des urnes


Les deux principaux protagonistes de la crise de 2009 sont provisoirement au second tour de la présidentielle. Ils seront départagés par les électeurs. Le dénouement. La Commission électorale nationale indépendante (CENI), a proclamé les résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle, samedi. En attendant les résultats définitifs qui seront proclamés par la Haute cour constitutionnelle (HCC), qui aura neuf jours depuis samedi pour cela, les chiffres alignent les candidats Andry Rajoelina et Marc Ravalo­manana, au départ du deuxième tour de la course à la magistrature suprême. Avec 1 949 851 voix obtenues, soit 39,19%, le candidat numéro 13 arrive en tête du premier tour. Il est talonné par le candidat numéro 25 qui compte 1 755 855 voix soit 35,29% des suffrages. Au regard du scénario, le premier tour de la présidentielle pourrait être le dénouement du bras de fer entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Une dispute qui tient en haleine la vie de la nation, notamment, depuis la violente crise politique de 2009. La querelle entre les deux anciens chefs d’État a démarré lors de l’élection communale de 2007. Andry Rajoelina alors candidat à la magistrature d’Antananarivo, sous les couleurs du parti « Tanora Malagasy vonona » (TGV), a réussi le tour de force d’infliger une déculottée au candidat du parti « Tiako i Madagasikara » (TIM), alors formation politique de Marc Ravalomanana, président de la République, à l’époque. Marc Ravalomanana sortait, pourtant, d’une élection présidentielle qu’il a dominée de la tête et des épaules. Depuis, les affaires d’Antananarivo sont devenues le théâtre d’un heurt politique à distance entre les deux personnalités politiques. Un mano à mano qui a basculé en faveur de Andry Rajoelina, alors à la tête de la révolution orange, qui a défait son rival du pouvoir, en 2009, et installé le pouvoir de Transition. Coude à coude Après plus de dix ans d’affrontement politique, le duel entre Marc Ravalo­manana et Andry Rajoelina pourrait voir son aboutissement lors du second tour de cette course à la magistrature suprême. Après la crise de 2009, les deux anciens chefs d’État, se disputent la légitimité populaire. Le 19 décembre, date du second tour de la présidentielle, ce sera le verdict des urnes qui devra départager ces deux personnalités politiques. Au regard du scénario du premier round, le ni…ni imposé par la communauté internationale afin de faciliter la sortie de crise de 2013, n’a fait que repousser un face-à-face inévitable entre les deux principaux protagonistes de la crise de 2009. Le score respectif des candidats numéro 13 et numéro 25 ne permet pas de prédire à l’avance l’issue de cette course à la magistrature suprême. Avec seulement cent quatre-vingt quatorze mille de voix d’écart, difficile de dire qui obtiendra les faveurs de la majorité à l’issue du deuxième tour, même si le candidat Rajoelina jouit d’une courte longueur d’avance. Sauf revirement, le taux de participation pourrait ne pas dépasser le pic des 54,23%. Si certains raisonnent en termes de pourcentage, les chiffres du premier tour indiquent qu’il faudrait plutôt raisonner en nombre de voix obtenues. Alors que Andry Rajoe­lina a eu d’importants scores dans presque toutes les régions, Marc Ravalomanana a raflé la mise dans les endroits à forte concentration d’électeurs. Chaque suffrage comptera donc, pour le second tour. Avec ses quatre-cent quarante mille voix, le candidat Hery Rajaonari­mam­pianina, classé troisième, pourrait être courtisé. Au total, les trente-trois autres candidats ont glané les votes d’environ sept-cent soixante douze mille électeurs. Chaque candidat à la présidentielle a obtenu au moins, cinq mille voix. Aucun des prétendants malheureux à la magistrature suprême ne devrait alors être laissé pour compte dans les jeux de séduction pour d’éventuelles alliances au second tour. Le cas de la candidate Saraha Rabeharisoa, qui a tout de même obtenu des voix malgré son désistement pour soutenir le candidat Rajoelina indique, toutefois, que le report de voix n’est pas garanti. Les deux qualifiés au deuxième round, pourraient être, également, tentés de puiser dans les électeurs dont les votes ont été blancs ou nuls au nombre d’un peu mois de trois-cent quatre-vingt douze mille. Les suffrages blancs pourraient, cependant, être lus comme une manière de dire qu’aucun candidat ne leur convient. Reste à voir le nombre et les raisons des votes nuls.  
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