Projet Tanà-Masoandro : Le dialogue recommandé entre l’État et la population


Les scènes de violence à Ambohitrimanjaka, jeudi, ont fait réagir les acteurs étatiques. Des institutions et organes constitutionnels ont donné de la voix, hier, pour appeler au dialogue. Un cessez le feu. En substance, tel est l’appel lancé hier, au siège du Conseil du Fampihavanana Malagasy (CFM), Ampefiloha. Dans une déclaration commune, le Sénat, le CFM, le Haut conseil de la défense de la démocratie et de l’État de droit (HCDDED), et le Conseil national indépendante des droits de l’Homme (CNIDH), ont appelé l’État et les contestataires du projet Tanà-Masoan­dro à cesser les hostilités et à engager le dialogue pour trouver un consensus. « Nous appelons chaque partie à l’apaisement, surtout, que nous sommes à l’orée des élections [communales]. Le constat est qu’il y a un manque de communication dans la concrétisation du projet à Ambohitrimanjaka », indique la déclaration lue par Mireille Rabenoro, présidente de la CNIDH. Pour favoriser le dialogue, la déclaration requiert « aux responsables de suspendre le début du projet et aux habitants de cesser les manifestations ». Les présidents des entités qui ont signé l’acte d’hier, affirment qu’aucune issue consensuelle ne pourra être trouvée dans un contexte « trouble », et une logique de « provocation ». La déclaration énoncée par la présidente de la CNIDH ajoute ainsi, que personne ne s’oppose au développement et à la modernisation, seulement, « cela doit se faire dans la transparence et le respect des droits de l’Homme ». Des habitants de la commune d’Ambohitrimanjaka et d’autres localités voisines dont les rizières, notamment, sont concernées par le remblaiement pour y ériger la nouvelle ville Tanà-Masoandro, manifestent depuis plusieurs jours pour affirmer leur opposition au projet. Les contestations ont viré en affrontement sanglant avec des éléments de la gendarmerie nationale dans la soirée de jeudi. Déclencheurs En tout, cinq personnes ont été blessées. Un béret noir, notamment, est toujours en soin intensif. Comme l’explique Alphonse Maka, président du CFM, en marge de la déclaration d’hier, les scènes de violence ont été les déclencheurs de l’initiative des quatre entités signataires. L’absence de l’Assem­blée nationale dans la liste des entités signataires de l’acte lu à Ampefiloha hier, a, toutefois, été remarquée. « La présidente de l’Assem­blée nationale est en mission à l’extérieur. Elle a, néanmoins, envoyé un représentant qui s’est réuni avec nous pour préparer cette déclaration, mais il ne pouvait pas signer à sa place », réplique, toutefois, le président du CFM, en indiquant que la médiature de la République a, également, été représenté durant cette réunion, puisque sa présidente ne serait, également, pas au pays. Dans son discours d’ouverture de la session de la Chambre basse, mardi, Christine Razanamahasoa a appelé au dialogue afin que le projet d’édi­fication d’une nouvelle ville à Ambo­hitrimanjaka, se fasse sans heurt. Dans l’après-midi de jeudi, cet appel au dialogue a été réitéré par les députés du groupe IRD, durant une conférence de presse à la cafétéria de l’Assemblée nationale. Ayant fait une déclaration à la presse, hier, à Tsimbazaza, les élus du groupe parlementaire TIM ont, eux aussi, lancé un appel à la recherche d’un consensus, bien qu’ils affirment leur opposition la concrétisation du projet, à Ambohi­trimanjaka. Pour l’instant, l’Exécutif ne songe pas à reculer sur la concrétisation du projet de construction de la nouvelle ville sur le site désigné.
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