Musique - Le jazz voyage en…TPV


TPV, comme Train à Petite Vitesse. Aucun autre mois n’est plus indiqué que celui d’octobre pour se remémorer certaines anecdotes de l’histoire du jazz à Madagascar. L’équipe de Désiré Razafindrazaka et du regretté Haja Ravaloson a définitivement réussi à donner ses lettres de… noblesse à la musique de « Count » Basie, de « Duke » Ellington, et autres « King » Oliver auprès du public malgache, grâce à Madajazzcar. Mais on n’oubliera pas non plus qu’une autre initiative a animé les premières années 2000 sans malheureusement parvenir à s’inscrire dans la durée. Il s’agit du « Jazz in train » de l’ancienne animatrice de la Radio Lazan’Iarivo du temps où cette chaîne était exclusivement jazzy. Nous voulons parler d’Anna Razafimbahiny, une excellente interprète de standards de surcroit. Le « Jazz in train » ? Une aventure parfois incertaine mais toujours réussie, qui ne connaissait qu’un tout petit nombre d’équivalents dans le monde, principalement aux États-Unis et au Canada. Il était même devenu le « top du chic » car le prix du ticket était tout sauf donné, raison pour laquelle on se l’arrachait. Les talents qui se partageaient les compartiments étaient ce qui se trouvait de meilleur sur la place, le panier-repas était bien garni, et les paysages insoupçonnés, vus d’un tortillard paraissant spécialement tiré de ses hangars. Speedy L’édition 2005, par exemple, était une agréable balade emmenant le jazz là où il n’a jamais été, pour ne citer qu’Ambatofotsy Atsimo et Ambohijanaka. L’année suivante, il poussait jusqu’à Ambatolampy, moins pour visiter les ateliers de cocotte que pour passer de bons moments ensemble et ensuite se les raconter. Pour sa promotrice, « je m’imagine mal organiser un Jazz in train dans un rapide. Le charme désuet des trains qui nous restent, il faut se convaincre que des gens à l’étranger nous l’envient, justement parce qu’ils ne l’ont plus ». Le train du jazz poursuit sa route, même si le « Jazz in train » n’est plus. Les…gares n’ont pas fini de défiler depuis l’époque héroïque des années 60 où cette musique venue d’ailleurs ne comptait que trois formations dans la capitale : celle des frères Rabeson Raymond, Dédé, et Jeanot dont l’étrange prénom ne compte qu’un seul « n », celle des frères De Commarmond Gilles et Rolland, et celle de René Stormy avec notamment Samy Ranaivo à la guitare et Jacques Rajoelina à la trompette. On n’oubliera pas non plus l’épopée du cabaret Speedy qui a vu la confirmation des Samy Andriamanoro, Datita Rabeson, et autres Solo Andrianasolo. Et quand on pense à la très jeune pousse symbolisée par un Andy Razafindrazaka à la batterie, le train se porte plus que bien. Il est interdit de se pencher par les fenêtres !
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