RIVO RAKOTOVAO - « La liberté d’expression ne permet pas tout »


Le Président par intérim affirme que l’État devait prendre ses responsabilités face aux velléités sécessionnistes. Selon ses dires, il s’agit d’un rétablissement de la légalité. Il y a des limites. Ce sont les mots de Rivo Rakotovao, président de la République par intérim, dans une interview diffusée dans l’édition matinale du journal de la radio Antsiva, hier. Dans cette séquence, le locataire du palais d’État d’Ambohi­tsorohitra, confirme que l’État « a dû prendre ses responsabilités », face au courant politique à tendance sécessionniste. « Il y a des limites à la liberté d’expression. Elle ne nous permet pas de dire tout ce que l’on veut », soutient le Chef d’État par intérim. Une réponse à une question sur l’arrestation de deux acteurs politiques, cette semaine. Constatant des nuisances à l’unité nationale dans les déclarations et agissements de certains courants politiques, l’État a porté plainte contre X. Selon les informations communiquées par la gendarmerie nationale, la plainte serait motivée par « une atteinte à la sûreté intérieure de l’État ». Ce chef d’inculpation est retenu contre Rainidina Liampivoarana, haut parleur du mouvement « Fanjakana Gasy », le dimanche 14 octobre, et Pety Rako­to­niaina, leader du mouvement pour la refondation « Hetsika ho an’ny fanorenana ifotony » (HFI), le mardi 16 octobre. Présenté au parquet, mardi, Rainidina Liampivoarana a bénéficié d’une liberté provisoire. Pety Rakotoniaina, quant à lui, a écopé d’un placement sous mandat de dépôt à Antani­mora, à l’issue de son instruction, le mercredi 17 octobre. Unité nationale Réagissant à l’arrestation de Rainidina Liampi­voarana, Joseph Yoland, membre du HFI, a dénoncé une atteinte à la liberté d’expression. Une défense réaffirmée par les chefs de file du mouvement pour la refondation dans une réaction à la détention provisoire de Pety Rakotoniaina, diffusée par la TvPlus Mada­gascar, hier. « Ce n’est pas parce qu’on est libre d’exprimer ses idées que cela nous autorise à en user pour déstabiliser le pays », réplique, cependant, le président Rakotovao. À entendre le locataire d’Ambo­hi­tsorohitra, la plainte ayant déclenché la tourmente judiciaire des deux politiciens pro-refondation, est pour « revenir dans la légalité (…) faire de la politique, ce n’est pas déstabiliser le pays ou le diviser. Ils savent que c’est illégal, Madagascar est un Etat unitaire (…) ». Dans des déclarations, où le mouvement pour la refondation est associé, les membres du « Fanjakana Gasy », ont décrété la création d’États autonomes qui composeraient un État malgache new-look. Une nouvelle forme étatique dont la structure devait être expliquée, le 14 octobre, à Antani­narenina. Freiner « coûte que coûte », le processus électoral est, aussi, un but escompté par les deux mouvements politiques, au regard d’un document publié par Rainidina Liampivoarana sur sa page Facebook. Défendant la liberté d’expression et les principes démocratiques, René Rasolofo, une des figures du HFI, affirme que, malgré les arrestations, ils ne tairont pas le débat. « Aucun pays ne peut avancer sans débat politique », affirme-t-il, dans la réaction médiatisée, d’hier. Il ajoute, « nous n’allons renverser aucun pouvoir, mais en bâtir à partir d’un processus dans lequel nous mobilisons la population ». Rivo Rakotovao a déjà demandé, que le débat soit reporté après l’élection du nouveau Président de la République. À s’en tenir aux dires du numéro un de l’Exécutif, l’État, pour l’heure, estime que les manœuvres du « Fanjakana Gasy » et du HFI, menacent l’unité nationale. « J’ai déjà discuté avec certains d’entre eux. Je leur ai affirmé que je ne m’opposais pas à l’expression des idées, mais lorsqu’elles portent atteinte à l’unité nationale par la création d’Etat un peu partout, le pouvoir doit se dresser et prendre ses responsabilités », soutient-il.  
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