L'absence massive de chefs d'État a plombé le prestige du sommet d'Antananarivo. La venue du président Mugabe a amoindri la déconvenue diplomatique. Snobé. Et c'est peu de le dire. Le déroulement de la première journée de ce qui devait être le sommet des chefs d'État des pays membres de Marché commune de l'Afrique oriental et austral (COMESA), a vu Madagascar lâché par ses pairs au sein de cette organisation économique régionale. Une absence massive qui a torpillé le prestige et le crédit du rendez-vous aux yeux de l'opinion nationale mais, probablement, également, internationale. « C'est la première fois que Madagascar accueille un sommet international, c'est une fierté pour le pays, (…) surtout après être sortie d'une longue crise », a déclaré Hery Rajaonarimampianina, président de la République, dans son discours d'ouverture du sommet des chefs d'État. Le fait pour un des membres fondateurs du COMESA d'organiser, pour la première fois, un sommet n'a, visiblement, pas suffit à motiver une présence massive des homologues du locataire d'Iavoloha. Pour bien paraître durant cette grande première « historique », la Grande île s'est, pourtant, démenée afin de s'assurer du faste du rendez-vous d'Antananarivo. Un Centre de conférence internationale (CCI), d'Ivato, fraichement rénové, avec une salle de séance aux couleurs d'apparats de l'organisation régionale. Un service protocolaire correct. Sur le volet sécurité, des chars d'assauts ont, même, été déployés sur le circuit des convois des Présidents (voir article par ailleurs). Pour la première journée du sommet des chefs d'État, hier, seul Robert Mugabe, président du Zimbabwe, était de rang présidentiel présent dans l'assistance. Edgard Lungu, président de la Zambie, n'ayant débarqué qu'hier, en milieu d'après-midi. Superstar de la scène politique africaine et internationale par ses multiples coups d'éclat et ses propos chocs à l'encontre des grands de l'occident, particulièrement, la présence du Président zimbabwéen, au sommet d'Antananarivo, redonne des couleurs à l'événement. Attraction Robert Mugabe a, même, été la principale attraction de la journée d'hier, créant l'événement dès qu'il a mis les pieds au CCI. Membres du personnel de protocolaire et même agents de sécurités, et participants se sont empressés pour voir le doyen des chefs d'État africains et du monde. Bien que le secrétaire général du COMESA ait argué un point du règlement intérieur de l'organisation pour avoir désigné Robert Mugabe président d'honneur, cela pourrait être vu comme un acte pour attirer plus de projecteur sur le sommet d'Antananarivo. Le vieil homme de 92 ans a attiré tous les objectifs de la presse nationale et des quelques journalistes étrangers présents, reléguant au second rang les autres chefs de délégations. En parlant du volet couverture médiatique, l'absence massive des chefs d'État a impacté sur l'affluence de la presse internationale. Certains espèrent ainsi que Robert Mugabe, se fende de phrase retentissante dont-il a le secret, pour que le sommet d'Antananarivo jouisse des « spotlight », des médias internationaux. Le thème du sommet : « Pour une industrialisation inclusive », pourrait, en effet, ne pas amener à des résolutions percutantes. Outre le peu d'attrait du thème, le contexte politique dans certains pays, comme l'Éthiopie, ou encore, la République démocratique du Congo (RDC), qui doit gérer des tourmentes politiques, ou encore, la proximité avec d'autres rendez-vous internationaux, comme le sommet extraordinaire de l'Union africaine (UA), à Lomé, sont avancées comme explication de cette abstention présidentielle massive. Les chefs d'État de proches voisins de la Grande île comme les Comores, ou Maurice, pourraient, toutefois, être un indicatif d'une faille dans les préparatifs. Certains observateurs y voient une insuffisance du lobbying diplomatique de Madagascar, due, entre autres, à l'absence d'ambassadeurs pour servir de relais à l'État central, ou encore, que le pouvoir n'ait pas profité de ses participations aux rendez-vous internationaux pour appuyer ses invitations. Le contexte politico-social, relativement, houleux, pourrait aussi avoir douché certains engouements. Quoi qu'il en soit, les jeux sont faits. Il n'est pas trop tard pour éviter pareil désappointement dans, un mois. Garry Fabrice Ranaivoson
L'absence massive de chefs d'État a plombé le prestige du sommet d'Antananarivo. La venue du président Mugabe a amoindri la déconvenue diplomatique. Snobé. Et c'est peu de le dire. Le déroulement de la première journée de ce qui devait être le sommet des chefs d'État des pays membres de Marché commune de l'Afrique oriental et austral (COMESA), a vu Madagascar lâché par ses pairs au sein de cette organisation économique régionale. Une absence massive qui a torpillé le prestige et le crédit du rendez-vous aux yeux de l'opinion nationale mais, probablement, également, internationale. « C'est la première fois que Madagascar accueille un sommet international, c'est une fierté pour le pays, (…) surtout après être sortie d'une longue crise », a déclaré Hery Rajaonarimampianina, président de la République, dans son discours d'ouverture du sommet des chefs d'État. Le fait pour un des membres fondateurs du COMESA d'organiser, pour la première fois, un sommet n'a, visiblement, pas suffit à motiver une présence massive des homologues du locataire d'Iavoloha. Pour bien paraître durant cette grande première « historique », la Grande île s'est, pourtant, démenée afin de s'assurer du faste du rendez-vous d'Antananarivo. Un Centre de conférence internationale (CCI), d'Ivato, fraichement rénové, avec une salle de séance aux couleurs d'apparats de l'organisation régionale. Un service protocolaire correct. Sur le volet sécurité, des chars d'assauts ont, même, été déployés sur le circuit des convois des Présidents (voir article par ailleurs). Pour la première journée du sommet des chefs d'État, hier, seul Robert Mugabe, président du Zimbabwe, était de rang présidentiel présent dans l'assistance. Edgard Lungu, président de la Zambie, n'ayant débarqué qu'hier, en milieu d'après-midi. Superstar de la scène politique africaine et internationale par ses multiples coups d'éclat et ses propos chocs à l'encontre des grands de l'occident, particulièrement, la présence du Président zimbabwéen, au sommet d'Antananarivo, redonne des couleurs à l'événement. Attraction Robert Mugabe a, même, été la principale attraction de la journée d'hier, créant l'événement dès qu'il a mis les pieds au CCI. Membres du personnel de protocolaire et même agents de sécurités, et participants se sont empressés pour voir le doyen des chefs d'État africains et du monde. Bien que le secrétaire général du COMESA ait argué un point du règlement intérieur de l'organisation pour avoir désigné Robert Mugabe président d'honneur, cela pourrait être vu comme un acte pour attirer plus de projecteur sur le sommet d'Antananarivo. Le vieil homme de 92 ans a attiré tous les objectifs de la presse nationale et des quelques journalistes étrangers présents, reléguant au second rang les autres chefs de délégations. En parlant du volet couverture médiatique, l'absence massive des chefs d'État a impacté sur l'affluence de la presse internationale. Certains espèrent ainsi que Robert Mugabe, se fende de phrase retentissante dont-il a le secret, pour que le sommet d'Antananarivo jouisse des « spotlight », des médias internationaux. Le thème du sommet : « Pour une industrialisation inclusive », pourrait, en effet, ne pas amener à des résolutions percutantes. Outre le peu d'attrait du thème, le contexte politique dans certains pays, comme l'Éthiopie, ou encore, la République démocratique du Congo (RDC), qui doit gérer des tourmentes politiques, ou encore, la proximité avec d'autres rendez-vous internationaux, comme le sommet extraordinaire de l'Union africaine (UA), à Lomé, sont avancées comme explication de cette abstention présidentielle massive. Les chefs d'État de proches voisins de la Grande île comme les Comores, ou Maurice, pourraient, toutefois, être un indicatif d'une faille dans les préparatifs. Certains observateurs y voient une insuffisance du lobbying diplomatique de Madagascar, due, entre autres, à l'absence d'ambassadeurs pour servir de relais à l'État central, ou encore, que le pouvoir n'ait pas profité de ses participations aux rendez-vous internationaux pour appuyer ses invitations. Le contexte politico-social, relativement, houleux, pourrait aussi avoir douché certains engouements. Quoi qu'il en soit, les jeux sont faits. Il n'est pas trop tard pour éviter pareil désappointement dans, un mois. Garry Fabrice Ranaivoson