Le salut par le savoir


L’université fermera bientôt, définitivement, le rideau sur un autre chapitre pour ouvrir ses portes à de nouvelles têtes qui voudraient bien que la fac les fasse évoluer vers le stade du « bien remplie » et du « bien faite ». Mais pour beaucoup de ces cerveaux qui veulent tous connaître, comme la chenille qui rayonne au moment de sa mue, la métamorphose que peut insuffler l’air parfumé à l’érudition qui y circule, un premier choc peut être produit par cet environnement d’où émanent les arômes de la connaissance auxquels est allergique un nombre considérable d’esprits conditionnés par l’abus de fréquentations de certaines plateformes qui les ont rendus hermétiques aux précieuses sources de connaissance comme les livres qui sont plus délaissés que jamais. Pourtant et heureusement, la colline d’Antananarivo, consacrée pour contenir l’air du savoir, s’élève toujours avec fierté. Et c’est dans cet environnement sacré, dont l’accès est obtenu par le baptême qui est le baccalauréat suivi de la confirmation du concours d’entrée, que les étudiants se lancent à l’aventure, armés d’un courage exemplaire qui est, pour beaucoup, le plus efficace des alliés pour parcourir le tortueux parcours parsemé d’embûches, les portes du succès qui peuvent être ouvertes à coups de livres ou d’enrichissement de la culture générale. Beaucoup de ces aventuriers souffrent cependant d’une carence aigüe en lecture, ce qui les rend vulnérables au contact, qui devrait pourtant être salutaire, du vent de l’érudition dont les souffles sont, pour les esprits mal armés, de lancinantes flagellations. En témoignent les différentes publications d’étudiants qui font part de leur souffrance sur les réseaux sociaux. Nous vivons une période de désertification intellectuelle qui décime, à un rythme exponentiel, les arbres qui procurent les fruits de la connaissance, à consommer sans modération. Les livres sont négligés, la télévision, réduite à n'être, essentiellement, qu'un pourvoyeur de divertissements, tend à abandonner toute fonction éducatrice et les documentaires, séries animées sources de savoir, … sont en voie d'extinction sur nos chaînes. C'est ainsi qu'au moment où la première clé qui ouvre les portes de l'enseignement supérieur est « en poche », une quantité considérable de futurs étudiants a le cerveau peu exercé, pas assez musclé pour supporter le poids de la vie universitaire non supportable par leur frêle bagage intellectuel. L’université reste fidèle à sa mission qui consiste à apporter sa contribution dans l’irrigation de ce paysage intellectuel général, qui souffre d’une extrême sècheresse, en arrosant de savoir ceux qui ont choisi de s’y abreuver. Malheureusement, pour beaucoup de cas, le terrain n’a pas été bien préparé par l’instruction et l’éducation de base qui, de nos jours, minimisent l’importance de la lecture, de la réflexion et de la culture générale. Un secteur à voir et à prioriser mais hélas...
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