Crise sanitaire - Vers le maintien de l’état d’urgence


Une autre quinzaine d’état d’urgence sanitaire s’achève. L’Exécutif devrait prolonger la situation d’exception imposée par la pandémie du coronavirus. Le 14e round se profile. Bien que les restrictions sanitaires aient été largement allégées, l’état d’urgence sanitaire en vigueur depuis le mois de mars devrait être prolongé par l’Exécutif. La pandémie de la Covid-19 a imposé à l’État de décréter une situation d’exception. Au regard de l’évolution de la pandémie, toutefois, les mesures d’accompagnement ont été atténuées. Durant ce 13e round d’état d’urgence sanitaire qui s’achève, aujourd’hui, les citoyens ont pratiquement repris une vie normale. L’Exécutif devrait, toutefois, prolonger la situation d’exception, durant les quinze prochains jours. Andry Rajoelina, président de la République, l’a souligné durant son intervention télévisée du 6 septembre. « La situation d’exception sera maintenue tant que nous n’aurons pas vaincu le coronavirus ». Bien que la propagation de la maladie soit, visiblement, contenue, la guerre sanitaire n’est pas encore gagnée. Le fait que le conseil des ministres décrète un 14e round d’état d’urgence sanitaire est donc, à prévoir. Eviter une deuxième vague « La proclamation d’une situation d’exception confère au président de la République des pouvoirs spéciaux nécessités par les circonstances pour lesquelles elle a été proclamée et met à sa disposition tous les moyens civils et militaires susceptibles d’être mis en œuvre à cet effet », prévoit la loi relative aux situations d’exception, datant du 18 juillet 1991. À la base, la situation d’exception décrétée durant cette crise sanitaire vise à fluidifier la réaction étatique dans la lutte contre la Covid-19. Outre les questions d’ordre administratif et régalien, l’état d’urgence permet au Président de décider des mesures pouvant impacter les libertés publiques. C’est le cas, par exemple, du port du masque. Pareillement, pour les sanctions exceptionnelles contre ceux qui ne respectent pas les gestes barrières, telles que les travaux d’intérêts généraux. À la télévision nationale, le 6 septembre Andry Rajoelina a affirmé que « la situation est sous contrôle ». Toutefois, le président de la République ajoute que l’objectif est « d’éviter une deuxième vague de contamination ». Voilà deux fois quinze jours que le déconfinement a été engagé sur l’ensemble du territoire, notamment, à Antananarivo qui est l’épicentre de l’épidémie. Le constat est que, le retour à la vie normale s’accompagne d’un relâchement inquiétant vis-à-vis des gestes barrières. Le maintien de l’état d’urgence sanitaire permettra ainsi, aux autorités étatiques de serrer le vis contre les récalcitrants. Comme le souligne la loi sur la situation d’exception, le Chef de l’État a sa disposition les moyens régaliens nécessaires.
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