Andrianavalomanana Razafiarison - « Il faut traiter les entreprises de façon égalitaire devant l’impôt »


Interrogé sur sa perception de la fermeture d’entreprises pour cause d’irrégularités selon le fisc, le président du Fivmpama ou Groupement des entrepreneurs malagasy réagit. Que pensez-vous des mesures de fermeture appliquées par le fisc vis-à-vis d’une vingtaine d’entreprises? Si l’on annonce qu’une vingtaine d’entreprises sont fermées en raison d’irrégularités vis-à-vis de l’administration fiscale, ce nombre paraît moindre si l’on observe toutes les manœuvres déployées pour exiger le paiement des impôts. Pour les petites et moyennes entreprises membres du Fivmpama, auxquelles est toujours exigé l’acquittement des obligations fiscales, les pressions se font toujours sentir dans le contexte actuel lié à la crise sanitaire. L’impôt étant à payer, les entreprises quelles que soient leurs tailles doivent être traitées de la même manière en termes de recouvrement des impôts. Est-ce à dire qu’il existe des entreprises qui ne subissent pas l’obligation de payer les impôts? Sur le plan légal, il est enjoint à toutes les structures d’honorer leurs obligations fiscales. Si les petites et moyennes entreprises se soumettent à la législation et se conforment aux procédures exigées dans leur fonctionnement, les entreprises de taille supérieure doivent en faire de même. C’est sur une production réalisée et un résultat obtenu que s’abat l’impôt, en ce sens qu’il relève à tous de veiller au respect des dispositions légales. Il faut un traitement égalitaire des entreprises en matière d’exigence de toutes les obligations fiscales. Mais la situation actuelle ne justifie-t-elle pas la prise de mesure exceptionnelle? L’amnistie fiscale reste et demeure la solution proposée par le Fivmpama pour sécuriser les emplois et permettre au secteur productif de redémarrer progressivement. Cette voie permet de se redresser car il est connu de tous comment la production s’est retrouvée impactée par les mesures sanitaires en lien avec l’irruption du coronavirus. Cette décision d’amnistier fiscalement les entreprises touchées par les effets de la pandémie revient au président de la Républi­que. Y-a-t-il un obstacle par rapport à l’adoption de cette amnistie fiscale? Les réalités ont été dévoilées aux dirigeants politiques lors de la rencontre au Palais d’ Etat d’ Iavoloha au mois de juin dernier. Les difficultés persistent beaucoup pour le secteur du tourisme, des mines, du transport. La crise, il faut le reconnaître, pèse encore sur les entrepreneurs. Pour ceux qui entreprennent dans le secteur du transport, les recettes actuellement générées par la reprise des liaisons routières n’arrivent pas à couvrir les charges et besoins. Les mesures sanitaires modifient le volume de recettes en raison des dispositions appliquées sur les places pouvant être occupées dans chaque moyen de transport de voyageurs. Une entreprise de transport, formelle a toujours à payer plusieurs charges liées au personnel, aux moyens exploités comme les véhicules ou les emplacements loués, les frais d’électricité et autres. Dans le Fivondro­nan’ny Mpandraharaha Malagasy ou Fivmpama, le respect de la légalité est vivement conseillé. C’est dans cet esprit de référence à la loi que les entreprises naissantes se régularisent pour devenir formelles et celles qui sont déjà reconnues légalement fonctionnent dans la prise en compte des droits et obligations en conséquence. Mais qu’attend-t-on pour entamer des pourparlers en vue d’une amnistie fiscale définitive? Etant donné que l’amnistie se prononce en début d’année, cette prérogative régalienne du président de la République est attendue dans sa mise en œuvre. Dans un contexte de crise sanitaire dont la fin reste inconnue, les entrepreneurs patientent dans l’espoir d’une mesure d’encouragement pour relancer et multiplier la production. Tant que la situation pandémique perdure, l’Etat mérite de prendre une décision sur mesure qui ne pourra être manipulée par des structures qui ne sont pas victimes de la crise liée au coronavirus.
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