Attaque en Arabie Saoudite : Les prix du carburant hypothéqué


La guerre d’Yémen impacte sur l’approvisionnement en pétrole dans le monde. La hausse des prix à Madagascar est plausible. Géopolitique. Les problématiques politiques entre les États-unis et l’Iran d’un côté et l’Iran et l’Arabie Saoudite de l’autre ont des répercussions sur le prix du baril sur le marché international. Deux sites pétroliers de l’Arabie Saoudite appartenant au géant Aramco ont été attaqués samedi dernier. 5.7 millions de barils n’ont pu être produits et le prix a tout de suite flambé de 10% sur le marché international. Dimanche, l’Arabie Saoudite a fait savoir le déploiement de son vaste stock afin de compenser cette perte de production. Une décision qui a fait baisser le prix international de 5% en l’espace d’une journée. Madagascar importe du pétrole de Dubai, aux explications de l’Office malgache des hydrocarbures (OMH). Toutefois, l’office ne peut se prononcer aujourd’hui si cette variation de prix en quelques heures impacteront sur le prix du carburant à Madagascar. « Il n’est pas possible d’avoir des chiffres exacts de hausse ou de baisse de prix. La variation du prix sur l’international s’est déroulée en quelques heures, rien que le week-end dernier et la production n’est pas encore définitivement rétablie. Une période de huit semaines sépare l’achat à Dubaï et la livraison du carburant en stations services dans le pays. Ce qui ne nous permet pour l’heure que d’établir des estimations», a expliqué Laurent Rajaonarivelo, directeur général de l’OMH. Gestion du prix Le prix volatile sur le marché international ne permet pas ainsi d’obtenir des prix de référence. Le géant saoudien Aramco a indiqué en effet « en cours de rétablir jusqu’à 40% de la production perdue soit environ 2.3 millions de barils ». Le rétablissement prendra des semaines. « Cette situation rendra encore la gestion du prix du carburant plus difficile. Nous sommes loin d’atteindre la vérité des prix voulue par les autorités, qui ont baissé le prix du carburant au mois de juin dernier. En outre, le système de lissage de prix engouffre encore la dette de l’État envers les pétroliers », avance un analyste. Quelques 160 milliards d’ariary d’impayés des compagnies pétrolières attendent encore d’être remboursés. Une source auprès d’une compagnie déclare « espérer une hausse de ses marges avec la prochaine structure tarifaire du carburant, vu que celle du premier semestre n’a pas tenu compte de la hausse des marges prévue dans la négociation avec l’État ». « C’est en effet, chose compliquée que de réduire le prix à la pompe alors que les dettes restent impayées et que l’ajustement à la pompe continue et que les compagnies pétrolières réclament une hausse des marges », continue l’analyste. « Le gouvernement devrait privilégier l’ajustement automatique des prix à la pompe selon les fluctuations des prix mondiaux du pétrole, assurer une surveillance accrue des différentes composantes du prix du carburant, encourager la concurrence des prix et assurer une régulation effective du secteur », a déjà proposé la Banque mondiale.
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