Andranofeno-Sud - Des familles quittent la nouvelle ville


Il ne reste que quatre vingt huit familles sur les cent cinq placées à Andrano­feno-Sud actuellement. L’État tente de les retenir par tous les moyens. Andranofeno-Sud, le nouvel emplacement des familles victimes de l’inondation à Antananarivo, durant la saison de pluie 2015, commence à être déserté par ses occupants. Une dizaine de familles ont abandonné les lieux, depuis, selon une source sur place, hier. « Lors du recasement, en mai 2015, elles étaient cent cinq familles à débarquer ici. Actuellement, il ne reste que 88 familles à être fidèles au lieu. Huit familles font le va-et-vient. Le reste est parti sans avoir regagné le camp, depuis quelques mois », rapporte la source. Ces anciens riverains étaient trop habitués à gagner de l’argent au quotidien, qu’ils effectuent des déplacements, temporaires voir définitifs, vers d’autres quartiers, à savoir, Manerinerina, Ambohidra­trimo, ou encore à Antananarivo-ville, en espérant de retrouver cette ancienne habitude. En effet, la condition de vie à Andra­nofeno-Sud est plus rude. Ils doivent travailler la terre, et attendre des mois avant de récolter le fruit de leurs efforts. Quelques témoignages évoquent, d’autre part, leur insatisfaction par rapport à l’« oasis » qu’on leur a promis. « On craint que ces maisons ne tiennent pas en cas de cyclone. L’épaisseur des mûrs est trop fine. D’ailleurs, elles sont trop petites », réclame un des habitants, lors d’une visite sur terrain, en novembre 2015. D’autres projets Ce projet de « création de nouvelle ville » tient à cœur l’État, il tente par tous les moyens de retenir ces occupants. Les ministères font des allées et venues pour apporter des aides à ces familles. Le plus récent, la distribution de kits scolaires pour les enfants d’An­dra­nofeno-Sud, effectuée vendredi, par la Présidence. Un projet d’extension des habitats, toujours financé par la Prési­dence, aurait démarré, il y a un mois, pour donner du travail à ces rescapés de l’inondation. La construction d’une dizaine de maisons serait en cours, également, pour les familles nombreuses. Au sein du ministère de la Population, de la protection sociale et de la promotion de la femme, un projet axé sur la rétention de ces familles à Andranofeno-Sud aurait été monté. « Elles ont évoqué qu’elles voudraient bien assister à l’évènement de la Francophonie en novembre. Mais dès qu’elles quittent le lieu, on est sûr qu’elles ne vont plus revenir, c’est pourquoi ce projet », signale une source proche du sujet, ayant requis l’anonymat. Une autre source auprès de ce ministère soutient que « tout va bien » à Andranofeno. « Aucune tentative d’évasion n’est à craindre », rassure-t-elle. Miangaly Ralitera
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