Infrastructures routières - La nationale 7 part en lambeaux


Un véritable cauchemar. Voilà ce qu’ont vécu ceux qui ont emprunté l’axe Antananarivo-Toliara. Cette dégradation avancée de la RN7 risque d’abîmer le tissu économique. Ont-ils raison ou tort. Des apparatchiks des coopératives de taxis-brousses, membres de l’Association des transporteurs de Madagascar, ASTRAM, ont agité le spectre d’une hausse de leurs tarifs. À cause du mauvais état des routes nationales. La RN2 reliant la capitale au Port de Toamasina est en pleine réfection. Mais d’autres axes sont aussi en piteux état. Comme la nationale 7. Ceux qui viennent d’y passer n’en reviennent pas. « Vingt-deux heures au minimum. C’est la durée du calvaire à endurer sur la route nationale 7, d’Antananarivo à Toliara. Plusieurs tronçons se trouvent dans un état plus que délabré. Le voyage n’offre que quelques moments de plaisir de conduite. Les trous béants et autres cavités, jonchant la chaussée, obligent les conducteurs à faire des zigzags, à danser avec les trous, à se faufiler à n’en plus finir. Avec ce que cela suppose de fatigue et de lassitude. Autant pour l’homme que pour la machine. Au bout du rouleau, ils sont à l’origine de la recrudescence des accidents mortels ces derniers jours » soupire un chauffeur de 4X4, pourtant habitué de ce véritable parcours de combattant. « Et le seul mois de vacances, qui tire déjà à sa fin, densifie en outre les trafics routiers par le cortège de ceux qui veulent aller voir ailleurs. Pour oublier l’atmosphère pesante de la capitale et respirer l’air vivifiant de la mer. Ce qui va accélérer l’ampleur des dégâts» s’inquiète-t-il. Des bandits Même si ces détériorations à vue d’œil, longeant la RN7, peuvent dissuader les plus courageux d’entre eux à partir, à tenter l’aventure. Périlleuse à souhait. Des bandits de grand chemin, guettant le moindre faux mouvement, peuvent en pro fi ter pour passer à l’acte. Alors qu’il a été question de promouvoir le tourisme national. D’autant que la RN7, traversant pas moins de sept régions, offre de multiples circuits touristiques, aussi variés qu’inédits. À découvrir sans modération pour les nationaux qui n’ont vu ces beautés de la nature que sur les cartes postales ou à travers les belles photos partagées sur les réseaux sociaux. Beaucoup craignent que les premières pluies aillent transformer ces galeries souterraines en de véritables bourbiers. Dans lesquels vont s’engluer de nombreux véhicules. Cela pourrait avoir des impacts sur les prix des produits de consommation, toujours à la hausse dès l’entame de la période dite de soudure. Une lueur d’espoir quand même dans cette obscurité naissante. Sur les 490 millions de dollars déboursés par la Banque mondiale, 200 seront affectés à la réhabilitation de ces routes qualifiées de nationales, devenues des sentiers battus ou des chantiers à bâtir. La RN7, jadis ornée par un concours de Route fleurie, a été citée parmi les bénéficiaires de cette manne financière tombée du ciel. Étant donné que le Fonds routier, alimenté par les redevances des pétroliers ne semble pas être en mesure de tout financer. Par l’effet induit du gel des prix du carburant. Il faudra agir vite et ne pas lambiner dans les chemins de traverse. Par la lenteur administrative des appels d’offres. Car la situation est plus que préoccupante. Elle handicape ce qui reste d’activités touristiques, et peut envoyer le taux d’inflation dans l’ascenseur. Il est aussi peut-être temps de recruter des cantonniers. Des saisonniers qui ont disparu de la circulation depuis des années. Alors qu’ils assuraient l’entretien de ces « artères de l’économie». Pour éviter un éventuel « AVC ».
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