Électricité - L’heure de vérité pour la Jirama


Le président de la République a annoncé qu’il rencontrera le personnel de la Jirama cette semaine. Un rendez-vous attendu par les usagers. Des solutions et tout de suite. Voilà ce que les usagers attendent de la rencontre entre Andry Rajoelina, président de la République, et le personnel et les responsables de la Jirama. Une rencontre qui devra se tenir cette semaine, à s’en tenir aux déclarations du chef de l’Etat durant son déplacement à Mandoto, vendredi. Selon le discours présidentiel de Mandoto, il compte jouer carte sur table au sujet de la Jirama. “Nous allons décider des solutions pour résoudre ce problème. Nous allons faire ensemble, un velirano devant la population. Il y aura des solutions à court et à long termes”, a-t-il déclaré. Le locataire d’Iavoloha est visiblement déterminé à mettre les responsables et les employés de la société d’eau et d’électricité dos au mur, pour décider des solutions à mettre en œuvre afin de résoudre l’enfer des coupures de l’électricité. Outre la hausse du coût de la vie, les problèmes inhérents aux problèmes d’approvisionnement en eau et en électricité sont les autres maux qui gangrènent le quotidien de la population. Une situation qui prévaut dans tout le pays et qui est évoquée de vive voix au chef de l’Etat à chacun de ses meetings publics, durant ses tournées. Les longues et quotidiennes coupures d'électricité, surtout, ont d’énormes conséquences négatives sur l’économie. Comme le souligne le KMF/CNOE, une Organisation de la société civile (OSC), active dans l’éducation citoyenne et l’éducation électorale, plusieurs petits entrepreneurs dépendent de la fourniture d’électricité par la Jirama. Dans une déclaration publiée hier, le KMF/CNOE demande ainsi à l’Etat qu’il solutionne le plus rapidement possible les problèmes d’approvisionnement en électricité. Enjeux Qu’ils soient formels ou informels, des millions de petits entrepreneurs de quartier sont, en effet, tributaires de la Jirama. De façon non exhaustive, cela passe par les salons de coiffure de quartier, les coiffeurs, ceux qui font des ouvrages métalliques, les épiceries, les poissonneries, même les vendeurs de jus de fruits qui sont préparés de façon express sur les bords des routes dépendent de l’électricité fournie par la Jirama. À une échelle un peu plus grande, on peut citer les startups dans la technologie numérique et information, ou dans la communication, sans compter les grandes entreprises et les usines qui souffrent des coupures d’électricité. Ces derniers jours, la Jirama atténue les délestages durant la journée, pour les reporter durant la nuit, à partir de 23 heures jusqu’à 4 heures. Seulement, des entreprises tournent à plein régime durant la nuit. Il y a les entreprises de presse qui font les impressions des journaux durant la nuit. Dans la liste figurent aussi les boulangeries, ou encore, les entreprises franches qui sont dans le secteur de l’outsourcing et les téléopérateurs. Qu’il soit appliqué dans la journée ou la nuit donc, le délestage impacte toujours grandement les activités et les dépenses des entreprises. Des conséquences microéconomiques et macroéconomiques non négligeables en ces temps où l’inflation impose de travailler plus, et plus longtemps. Outre la question du coût de la vie, solutionner les problèmes de la Jirama est une urgence sur laquelle une décision et une action ferment de l’État sont attendues. La semaine dernière, le conseil d’administration et la direction de la société d’eau et électricité ont avancé une solution. Il s’agit du recouvrement des pertes causées par les vols, les fraudes et les impayés. Un manque à gagner de plus de 300 milliards d’ariary par an, selon ce qui a été dit durant une conférence de presse, vendredi. Après des mois de souffrance à cause du délestage, les abonnés s’attendent à voir le bout du tunnel à l’issue de la rencontre entre le président de la République, le personnel et les responsables de la Jirama. Outre la question économique, il y a également les enjeux politiques et ceux vis-à-vis de la paix sociale.
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