Primature - Christian Ntsay, stop ou encore ?


Le Premier ministre Christian Ntsay a présenté sa démission et celle du gouvernement, hier. La question de sa succession se pose. Reconduc­tion ou pas ? C’est la question que se posent tous ceux qui suivent la saga de la vie politique depuis, hier. Christian Ntsay, Premier ministre, a présenté sa lettre de démission, dans la matinée d’hier, à Andry Rajoelina, président de la République. Un geste qui marque, aussi, la démission du gouvernement. Dès l’annonce de l’information, la question sur la succession du locataire de Mahazoarivo, est sur toutes les lèvres dans les chaumières politiques. En marge d’un événement marquant le 60e anniversaire de l’admi­nistration pénitentiaire, hier, à Anosy, Christian Ntsay a expliqué que sa décision s’inscrit dans le respect des principes constitutionnels, étant donné qu’une nouvelle majorité parlementaire est constituée à l’Assem­blée nationale. L’article 54 de la Consti­tution veut, en effet, que le chef de l’État nomme le Premier ministre, « présenté », par le parti ou groupe de parti majoritaire à la Chambre basse. Suite à la démission de Christian Ntsay, les députés membres du groupe « Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina » (IRD), sont entrés en conclave, en début d’après-midi, hier. Ils auraient remis leur proposition « des noms », de leurs favoris pour siéger au palais d’État de Mahazoarivo, hier. Onction parlementaire Lors d’un point de presse faisant suite à la cérémonie de passation avec son prédécesseur Jean Max Rakoto­mamonjy, Christine Raza­na- mahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, a indiqué que « trois noms », seront proposés au président de la République. Que « le poste de Premier ministre est un poste très technique, qui nécessite un technicien de haut niveau ». C’était le blackout, hier, sur les trois noms que l’IRD aurait coché sur sa short-list. Les indiscrétions avancent, cependant, une possible reconduction de Christian Ntsay. Ce sera la deuxième donc, si le président Rajoelina arrête, à nouveau son choix sur lui. Après l’avoir imposé à ses ouailles pour être à la tête du gouvernement de consensus post-crise, en mai 2018, il a été reconfirmé à Mahazoarivo, par l’ancienne majorité parlementaire, en janvier. S’agissant de sa performance, ces six derniers mois à Mahazoarivo sont mitigés. Le numéro 2 de l’Exécutif a été éclipsé de la personnalité omnipotente du chef de l’État, la majorité du temps. Sur des dossiers chauds comme les négociations des prix à la pompe avec les pétroliers, ou encore, l’élaboration de l’ordonnance portant loi de finances rectificatives et celle sur le recouvrement des avoirs, c’est le président de la République qui a été au front. Six mois après, le Premier ministre sortant repasse donc, l’épreuve des faveurs parlementaires. En vue de cette nouvelle échéance, probablement, Christian Ntsay a multiplié les apparitions ces derniers jours. Il a notamment misé sur la lutte contre l’insécurité et l’assainissement de l’administration, qui sont ses principaux chevaux de bataille depuis son entrée à Mahazoarivo. « Sauf revirement, ce sera encore Christian Ntsay », a confié un député du groupe IRD, lors d’une conversation téléphonique, hier matin. Reste à voir ce que la réunion de la majorité parlementaire d’hier après-midi, a donné. En tout cas, les élus Oranges n’ont, visiblement, pas mis beaucoup de temps pour faire leur short-list. Seulement, comme l’a souligné Christine Razanamahasoa, hier, le choix du Premier ministre appartient au président de la République. À s’en tenir à la volonté de la Chambre basse de s’affirmer comme une institution jouant pleinement son rôle constitutionnel, il est probable que le chef de l’État tienne compte de l’avis de la majorité. « Les membres de l’Exécutif doivent être éprouvés. Ils doivent avoir obtenu une onction populaire », avait déclaré d’entrée la présidente. Étant donné la nouvelle conjoncture institutionnelle et politique, le locataire d’Iavoloha pourrait alors, être amené à choisir une personne qui lui soit compatible dans la conduite des affaires étatiques, mais aussi, qui a les faveurs de l’Assem­blée nationale. Cette fois-ci, il faudra, en effet, compter avec les députés et les armes de contrôle et d’assaut contre l’Exécutif que leur donne la Constitution. À entendre les discours en ce début de mandat, à Tsimba­zaza, la superpuissance parlementaire ne ferait pas de cadeau, particulièrement, au gouvernement.
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