Le continent africain compte sur l’integration régionale et internationale pour booster son développement. Le lancement du passeport panafricain en est le point de départ.
Intégration. Tel est l’objectif affiché dans les réunions et échanges des participants au 27e sommet de l’Union africaine, à Kigali, Rwanda, dimanche et hier. Une intégration des États et des citoyens du continent noir au niveau continental, mais aussi sur la scène internationale.
La première étape franchie dans ce sens, d’après les articles connexes aux travaux préliminaires du sommet de Kigali, est le lancement officiel du passeport panafricain. Annoncé depuis quelques jours par les medias continentaux, le démarrage du processus de mise en circulation d’un passeport panafricain a été acté par les chefs d’État et de gouvernement de l’Union.
« Le passeport panafricain (…) fait partie d’un processus. Donc, nous sommes en début d’un processus d’intégration continentale (…) », déclare Louise Musikiwabo, ministre des Affaires étrangères rwandaise, selon un article du site voafrique.com, samedi.
Affirmation
Pour marquer le coup, une cérémonie de remise des premiers passeports aux chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’UA, s’est tenue dimanche.
Selon la ministre Musikiwabo, toutefois, « les quelques passeports qui vont être délivrés ici à Kigali seront plus ou moins symboliques.
Nous voulons, surtout, signaler le début d’une aire de libre circulation ». Le projet n’en est, en effet, encore qu’à ses balbutiements et s’inscrit dans un agenda d’intégration régionale de l’Afrique, courant jusqu’à l’horizon 2063.
« Je peux vous assurer que çà ne sera pas un passeport de plus. La différence avec les
autres passeports est que, même si vous en avez, vous êtes toujours obligé de prendre des visas. Le passeport panafricain vous assure, pourtant de voyager en Afrique sans visa », explique Jennifer Chiriga, directrice de cabinet de la Commission de l’UA au site voaafrique.com. Dans le cadre de cette intégration, la question économique a, aussi, été abordée.
Pour remédier à la faiblesse des échanges entre les pays africains, la mise en place d’une zone de libre échange économique a été suggérée durant la réunion des chefs d’État. Une position soutenue par Madagascar, à entendre les déclarations du locataire d’Iavoloha, à sa sortie des débats. Dans cet objectif
d’intégration régionale du continent africain, l’aspect sécuritaire est, également, au centre des cogitations. La sécurité qui est un des points sur lesquels l’Afrique compte affirmer son statut sur la scène internationale.
« À l’instar des autres continents, l’Afrique et son milliard d’habitants devrait bénéficier d’une représentation permanente, disposant d’un droit de veto, au sein du conseil de sécurité des Nations-Unies. D’autant plus que la majorité des sujets traités concernent l’Afrique », est l’idée sur laquelle les chefs d’État et de gouvernement africains, dont celui de la Grande île, réunis à Kigali se sont accordés. Sur la scène mondiale, le continent noir semble décidé à ne plus jouer les figurants.
Succession ajournée
Prévue pour le sommet de Kigali, l’élection de celui ou celle qui remplacera Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine (C-UA), ne s’est, finalement, pas faite. Après un débat à huis-clos, les chefs d’État et de gouvernement ont décidé d’ajourner le vote au prochain sommet de l’UA, prévu en janvier, à Addis-Abeba, Ethiopie. La contestation de certaines candidatures par certains pays membres de l’Union est la raison de cet ajournement. En vue du vote de janvier, le dépôt des dossiers pour les aspirants à présider la Commission de l’UA est rouvert.
Garry Fabrice Ranaivoson