La mesure discriminatoire du code de la répression


À qui profite le crime ?  L'interdiction aux médias privés d'assurer une couverture radiotélévisée nationale est une des pommes de discorde dans le code de communication médiatisé. Initialement l'article 126 relatif à ce point était stipulé comme suit à l'issue des ateliers diligentés par le PNUD, version qui a été remise au gouvernement. « Dans les conditions définies par la réglementation régissant le secteur des télécommunications et celles déterminées par l'Autorité Nationale de Régulation des Communications Médiatisées pour leur application, la couverture nationale est ouverte à l'initiative privée pour l'implantation et l'exploitation de stations de radio­diffusion et de télévision privée sur toute l'étendue du territoire national ». Après avoir été passé au racloir par le ministère de la Communication il en est resté ceci : « la couverture audiovisuelle nationale est réservée aux stations de radiodiffusion et télévision publiques ». Ainsi donc l'État reste obtus et borné comme il y a 25 ans, à l'époque où l'ère de  la libéralisation soufflait sur le pays bien avant une législation pour encadrer les stations de radio et télé privées. Un quart de siècle après, on reste sur des considérations soviétiques. Ce qui n'est d'ailleurs pas étonnant avec un ministre de la Communication formé au moule du pays de Staline et qui en garde visiblement les balafres, à en juger la profanation qu'il a fait de l'esprit initial de ce code. Le drame est que des députés élus dans des localités où une télévision est pour la population, la huitième merveille du monde, a soutenu l'inutilité d'une couverture nationale par les médias privés. Quelle ineptie pour cette population d'avoir élu un tel représentant. Il faudra peut-être attendre le cinquième mandat de Rajaonarimampianina pour voir son rêve se concrétiser. Le député finira par avoir sa V8, une belle villa dans un quartier résidentiel de Tana, mais sa circonscription aura perdu définitivement l'électricité avec le délestage et n'aura aucune chance de voir l'ère de l'écran réversible. Cette interdiction est d'autant plus révoltante qu'elle est à la fois discriminatoire et anachronique. Il semble qu'elle ne vise que quelques opérateurs privés, comme les autres articles de ce code d'ailleurs, déjà propriétaires de stations de radio et télé à forte audience, dont une couverture nationale leur donnerait davantage d'envergure commerciale et surtout politique. Sinon cet article doit aussi s'appliquer à RFI, Parabole, Canal Sat et Blueline qui ont des couvertures nationales. À moins qu'ils soient assimilés à des stations de radio et télé publiques pour avoir intégré quelques stations privées et bien évidemment TVM. Il fallait y penser. Par Herisetra
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