Filière BTP - Baisse des prix dans le secteur cimentier


La crise sanitaire impacte sur les entreprises formelles opérant dans la construction. Pourtant les matières premières restent accessibles. Impact négatif. L’ouverture à l’international de la filière BTP présente autant d’avantages que d’inconvénients pour les opérateurs dans ce secteur d’activité. Des responsables du secteur cimentier ont exposé la situation hier à Ankorondrano. « Avec les contraintes imposées par la crise sanitaire, à l’image de la baisse de consommation de nos produits depuis quelques temps, nous avons tout de même constaté une certaine stabilité, voir une baisse des prix de ce produit à Madagascar » explique Pascal Naud, directeur régional océan Indien de la société Raysut Cement. Selon ce responsable, les importations de ciment de qualité provoquent une tendance à la baisse du prix sur le marché local. « Une demi-douzaine de marques de ciment sont disponibles chez les distributeurs et revendeurs. Nous avons pu observer une baisse du prix du sac d’une moyenne de cinq cents à sept cent ariary par rapport aux prix en début d’année » soutient Alain Ranaivoson de l’enseigne Batifosa. Le marché que recouvre le secteur est immense et la consommation en ciment est encore très faible à Madagascar. Industrie La consommation de ciment dans la Grande île avoisine les vingt-deux kilogrammes par habitant par an. Ce qui es t loin de la moyenne dans les pays subsahariens qui est de l’ordre de cent à cent cinquante kilogrammes par habitant par an. Un marché qui reste à fort potentiel pour motiver les investissements étrangers en vue du renforcement de création d’emploi local. « Compte tenu du développement de la méthode de construction et des activités industrielles de fabrication des produits en béton, le marché du ciment à Madagascar aurait dû connaitre une croissance de 5 à 7,5% par an et une augmentation de 12% de la consommation était attendue pour cette année, sans compter la crise sanitaire. Mais malgré cela, il nous est encore possible de mitiger les impacts du covid-19 à travers nos démarches, notamment avec le système de Sling Bags. Un système nécessitant moins de matière plastique à l’inverse du système Big Bag. Le Sling bag est donc plus économique et plus respectueux de l’environnement » rajoute le directeur régional de Raysut. Depuis le début de la crise à Madagascar, le marché a enregistré une baisse de 20 à 30% sans pour autant être contraint de recourir à une révision de prix sur leurs produits. Le groupe Raysut a décidé d’investir à Madagascar à hauteur de trente-cinq millions de dollars à travers la construction de plusieurs unités de production de ciment sur la Grande île à commencer par Toamasina. L’usine aura une capacité de production de sept cent cinquante mille tonnes à l’année et emploiera directement et indirectement près d’un millier d’ouvriers selon les responsables. Si cette usine de Toamasina donne des résultats positifs, le groupe entreprendra la construction du même type d’infrastructure à Antsiranana, Toliara, Mahajanga et Taolagnaro.
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