Professionnalisation de l'armée - Le manque de vision constitue un obstacle


Une boussole. C’est ainsi que le docteur Emile Ouedraogo, enseignant au Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CSA), qualifie la vision en matière de sécurité et de défense. Une vision dont devrait avoir les dirigeants politiques, mais aussi militaires, pour une politique cohérente en matière de défense et de sécurité. « Il nous faut cette boussole et à partir d’un état des lieux, afin de mettre en place une Réforme du système sécurité (RSS), ou arriver à élaborer une politique et une stratégie de sécurité nationale cohérente qui soit assortie d’une politique de défense robuste, répondant à nos besoins et à nos réalités », explique le docteur Ouedraogo, dans son discours d’ouverture de l’atelier de perfectionnement du corps enseignant militaire, hier, à l’hôtel Ibis à Ankorondrano. Faisant un état des lieux des Forces armées sur le continent, il explique que « le manque de vision constitue un obstacle majeur à franchir pour renforcer la profession­nalisation de l’armée en Afrique ». À l’entendre, cette situation est l’une des raisons qui font que les forces armées, dans certains cas, « lorsqu’elles sont assises sans menace extérieure, risquent davantage de s’ingérer dans la politique intérieure du pays ». Les principales faiblesses de l’armée en Afrique ont été aussi mises en exergue. La faiblesse de la chaîne de commandement, du soutien logistique, du système de renseignement, ou encore la déficience des ressources humaines et matérielles, ainsi que celle de la gouvernance et de la motivation, autant d’éléments que de gouvernants, ont été cités en exemple. L’atelier de perfection­nement qui dure jusqu’à vendredi, voit la participation de représentants de seize des dix-neuf pays faisant partie de l’« African military education program » (AMEP). Apporter des réponses générales, mais aussi spécifiques aux problèmes des Forces armées en Afrique et dans chaque pays, est l’objectif des échanges et formations qui se tiennent à Ankorondrano durant cette semaine. Visiblement, ces réponses seront apportées par une formation à niveau et à jour des enjeux sécuritaires et de défense globaux, régionaux et nationaux. « Si être une institution forte est une obligation régalienne, être attentif aux droits et à la protection des citoyens est un défi souverain », déclare le général Béni Xavier Rasolofonirina, ministre de la Défense nationale, dans son discours d’ouverture. Pour les formateurs militaires malgaches, il s’agira de tirer de cet atelier une manière d’apporter la formation idoine pour contourner les obstacles, combler les lacunes et répondre de manière efficiente et efficace aux urgences du pays. Il s’agit, notamment, d’accorder la défense et la sécurité intérieure.
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