Produit de rente - La vanille très recherchée durant le confinement


Inattendu. Le comportement du marché de la vanille a connu du changement durant la pandémie. « Nous avons eu une augmentation de 100% de notre chiffre d’affaires au mois d’avril durant la quarantaine en France. Nous avons remarqué que les familles françaises étant en quarantaine, ont passé plus de temps dans les cuisines », explique Arnaud Sion, créateur du Comptoir de Toamasina, une entreprise familiale franco-brésilienne d’importateur d’épices. L’entrepreneur n’a pas voulu préciser la quantité importée depuis Madagascar mais constate une remontée de la qualité de la vanille malgache depuis 2019. « Madagascar ne doit plus baisser en qualité car le marché peut se retourner. Nous sommes par exemple étonnés par la qualité de la vanille du Brésil, qui commence à peine l’aventure de la vanille », fait-il savoir. Il n’y a pas eu de problèmes de stock non plus car son entreprise a plus ou moins « anticipé » la crise sanitaire. Quand au prix, l’importateur révèle que si le prix du kilo atteint un niveau de 500 euros, les clients préfèrent se retourner vers d’autres épices. « En cas de baisse de la qualité, voire d’augmentation des prix, la vanille de Madagascar va se retrouver d’ici 5 ans en face de concurrents féroces », décrit Arnaud Sion. Improvisation Le président du Groupement des exportateurs de vanille de Madagascar (GEVM), Georges Geeraerts, précise qu’il y aurait eu 1100 tonnes de vanille exportées depuis le mois d’octobre, soit une moyenne satisfaisante, près de 200 tonnes d’intention d’exportation jusqu’à la fin de ce mois et un report de stock estimé à 300 tonnes au-delà. La vanille connaît une baisse des prix selon la note de conjoncture économique de la Banque centrale du 8 mai dernier. La note prend toutefois en compte le prix au premier trimestre de cette année alors que selon les exportateurs, la vente s’est principalement déroulée au mois d’avril. « Le prix plancher fixé à l’exportation par le gouvernement ne constituait pas de blocage important pour l’ensemble de la quarantaine d’exportateurs du groupement. Les 350 dollars minimum représentent déjà une baisse de prix mais moindre que celle que l’on aurait enregistré sans cette intervention », explique le président du GEVM. Sur la question d’agréments accordés ayant créé des remous au début de la campagne, Georges Geeraerts répond que certains aimeraient s’improviser dans ce métier avec seulement un but spéculatif. « Le métier d’exportateur est un vrai métier, il n’y a pas de place pour l’improvisation ». Pour maintenir la bonne qualité de l’épice, tout se base sur la cueillette de gousses bien matures et les compétences du préparateur et de l’affineur. « Il y a encore des gousses de qualité dans les régions Sava et Analanjirofo où se trouvent les meilleurs spécialistes de la filière», confie l’opérateur.
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