Lutte contre le coronavirus à Analamanga - Confinement total le week-end


Le président de la République annonce le retour du confinement total dans la région Analamanga. Une mesure qui ne s’appliquera, jusqu'à nouvel ordre, que le week-end. Reconfi­nement total à Anala­manga. Oui, mais seulement chaque samedi et dimanche. C’est la mesure phare annoncée par Andry Rajoelina, président de la République, durant son discours à la nation, hier. Le reconfinement total, qui ne sera en vigueur que chaque week-end et uniquement pour la région Anala­manga, est édicté en mesure d’accompagnement d’une nouvelle quinzaine d'état d’urgence sanitaire, décrété samedi. Après le durcissement des dispositifs sanitaires à Antananarivo, par le conseil des ministres de mercredi, en attendant la décision annoncée hier, d’aucuns se préparaient déjà psychologiquement pour un nouveau confinement. La hausse incessante du nombre de nouveaux cas positifs dans la capitale et ses environs l’impose. Dans son discours à la nation, le chef de l’État parle de « six cents cas de contamination par jour », ces derniers temps. L’objectif est clair, renforcer le dispositif sanitaire pour briser la chaîne de contamination. Toutefois, le confinement total juste le weekend, fait l'objet de railleries de la part d’un courant de l’opinion publique. Un accent ferme « Il faut aussi préserver le travail et les activités économiques », explique, cependant, Andry Rajoelina. Pour la énième fois dans cette crise sanitaire, l’État est confronté à un casse tête, celui de compiler les enjeux sanitaires et économiques. Les périodes de confinement total ont, en effet, causé la faillite de plusieurs entreprises et mis la paille des milliers de travailleurs. « Avec le peu de ressources à ma disposition, mon entreprise ne survivra pas à un confinement », témoigne un jeune startuper qui s’est lancé dans l’aventure des call-centers. « Je n’ai pas encore les moyens de louer des véhicules pour le transport quotidien de mes vingt-cinq employés, ou de leur fournir le matériel et la connexion à domicile nécessaires pour le télétravail », explique ce jeune entrepreneur. Entre la nécessité de casser la dynamique de propagation du coronavirus et le souci d'éviter un nouvel effondrement économique donc, l’État a dû, encore une fois, ménager la chèvre et le chou. Et contrairement à l'année dernière, où dès les premiers cas, il a été question de confinement strict, le pouvoir opte pour des mesures en crescendo. Sur le plateau de la Radio Madagasikara (RNM), vendredi, la ministre Lalatiana Rakotondrazafy Andriantongarivo, porte parole du gouvernement, a indiqué que « le confinement sera opté en dernier ressort ». Ainsi, à partir de samedi et dimanche prochains, les transports en communs resteront au garage le temps du week-end. Seuls les taxis pourront circuler, mais seulement pour le transport de malades, ou pour les courses de ceux qui vont acheter des médicaments. Seuls les services essentiels peuvent rester en activité. À part le confinement de ses habitants, à chaque fin de semaine, la région Analamanga est toujours placée sous quarantaine. Au même titre qu’Anala­manga, les frontières des régions Atsinanana, Boeny et Sava, ainsi que celles de la ville de Nosy Be restent fermées. La région Sofia vient s’ajouter aux circonscriptions en quarantaine. Une hausse inquiétante des nouveaux cas y est enregistrée, selon le Président. Le chef de l’État est formel, par ailleurs, concernant l’interdiction de sortie et d'entrée des convois funèbres pour les zones en quarantaine. Afin de permettre aux personnes décédées, en cette période d’urgence sanitaire, d’avoir une inhumation décente, des cimetières baptisés « Fasan’ny firaisampo », seront aménagés. Le couvre-feu de 21 heures à 4 heures du matin est maintenu. Dans les six circonscriptions en quarantaine, les entreprises ayant plus de cinq cents salariés doivent les diviser en deux équipes qui travailleront en alternance. Tous les lieux de culte sont aussi fermés. Dans le reste du pays, les dispositifs sanitaires à appliquer sont laissés à l’appréciation des gouverneurs. Andry Rajoelina soutient, néanmoins, que les réunions publiques ne doivent pas dépasser les « cinquante personnes ». Un nombre revu sensiblement à la baisse, par rapport aux quinze derniers jours. Dans son allocution d’hier, le président de la République met un accent ferme sur le fait que, durant cette période d'état d’urgence sanitaire, « tout acte de déstabilisation, sous toutes ses formes, doit cesser ». Des mots qui pourraient nécessiter des éclairages, surtout que ces derniers jours, des revendications sociales se faisaient insistantes.
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