Législatives - Démissions imminentes de deux ministres


Les candidatures aux législatives des deux membres du gouvernement devraient être officialisées par la CENI, aujourd’hui. Aussi, devront-elles déposer leur démission conformément aux dispositions légales. Obliga­tion constitutionnelle. Selon les informations, les ministres Marie Thérèse Volahaingo et Irmah Naharimamy, figureront sur la liste des personnes dont la candidature aux élections législatives, sera officialisée par la Commis­sion électorale nationale indépendante (CENI), ce jour. Une officialisation qui implique la démission de leur poste au sein du gouvernement. « Les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat public électif (…). Tout membre du gouvernement, candidat à un mandat électif, doit démissionner de ses fonctions sitôt sa candidature déclarée recevable », dispose la Loi fondamentale. Cette obligation de démissionner pour un ministre candidat à un mandat électif est réaffirmée par la loi organique sur le régime général et des élections et des référendums. « Tout membre du gouvernement, candidat à un mandat électif, doit démissionner de ses fonctions si sa candidature est déclarée recevable », prévoit ce texte. Irmah Naharimamy, ministre de la Population, sera candidate à la députation dans la circonscription de Toamasina I. Marie Thérèse Volahaingo, ministre de l’Édu­cation nationale, quant à elle, sera candidate dans le district de Bealalana. « La démission est une obligation légale. Il va de soi que je vais me conformer à la loi », affirme la ministre de l’Édu­cation nationale, jointe au téléphone, hier. Celle qui explique les raisons de sa candidature par un souci de répondre aux sollicitations des habitants de Bealalana dont-elle est la députée sortante, semble, toutefois, hésiter sur le moment exact où elle doit déposer sa démission du gouvernement. Remaniement ? Une source au sein de la CENI a, également, évoqué cette imprécision concernant le moment où le ministre candidat devrait poser sa démission. Concernant les personnes nommées aux hautes fonctions et hauts emplois civils et militaires de l’État, par exemple, la loi organique sur le régime général des élections et des référendums leur impose une obligation de démission « à compter de la date de la publication de la liste officielle des candidats ». Un juriste contacté recommande, toutefois, de se référer aux termes utilisés dans la Constitution, sur ce sujet. Il fait remarquer que, dans la disposition constitutionnelle, il est souligné que la démission doit être déposée « sitôt » la candidature du ministre déclarée recevable. L’obligation pour les deux ministres candidats, de quitter le gouvernement devrait alors, intervenir, si ce n’est, immédiatement après l’officialisation de leur candidature, le plus rapidement possible. L’officialisation de la candidature aux élections législatives des ministres Vola­haingo et Naharimamy amène, par ailleurs, des questionnements sur leur remplacement au sein de l’équipe de Christian Ntsay, Premier ministre. Les deux dames s’alignent à la course à la députation sous les couleurs de la coalition « Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina ». Il est probable, que les chefs de l’Exécutif, notamment, Andry Rajoelina, président de la République, aient déjà prévu les aménagements à faire au sein du gouvernement, suite à ces candidatures. Des indiscrétions indiquent que « dans un premier temps, des intérimaires pourraient se charger de la conduite des affaires courantes au sein des deux ministères. La suite dépendra de la décision du président de la République ». Certains présagent en vertu « des règles démocratiques », que l’entrée en scène de la Chambre basse devrait impacter sur la composition de l’équipe gouvernementale, « alors pourquoi ne pas attendre au lieu de faire un mini-remaniement ». Les élections législatives se tiendront, le 27 mai. On a donc, un peu plus de deux mois avant cette échéance. À cela faudra-t-il ajouter la période de publication des résultats provisoires et celle pour la proclamation des résultats définitifs. Il faudra compter près de quatre mois, avant l’entrée en jeu des députés nouvellement élus. Le pouvoir veut pourtant imposer une cadence infernale afin de concrétiser rapidement les promesses présidentielles. Un intérim n’aura pas la latitude nécessaire pour tenir le rythme.
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