Toamasina - Un étudiant tué par balle


La manifestation estudiantine à l’université de Toamasina a été marquée par un drame. Un étudiant a perdu la vie à la suite d’une blessure par balle. Une journée dramatique. Un étudiant décédé, cinq blessés dont deux manifestants et trois éléments des forces de l’ordre. Tel est le bilan de la manifestation estudiantine à l’université de Toamasina, hier. Réclamant le paiement de leur équipement et bourse d’études, les étudiants de l’université de Toamasina sont sortis de leurs gonds, hier. Pour faire entendre leurs revendications, ils sont sortis de l’enceinte universitaire et ont dressé un barrage sur la Route nationale numéro 2 (RN2). Ce qui amené une intervention des éléments de l'État-major mixte opérationnel de la région Atsinanana (EMMO-REG), déployés sur place vers 9 heures. Après quelques échanges verbaux suivis de rixes entre les manifestants qui refusaient de retourner dans l’enceinte de l’université et les hommes de l’EMMO qui leur ont intimé d’y entrer, un groupe d’éléments des forces de l’ordre ont entamé une offensive. Une fois les manifestants refoulés derrière les grilles de l’université, le groupe a opéré un repli stratégique. L’un d’eux n’a, cependant, pas pu se replier à temps et a été pris à partie par un groupe d’étudiants. Enquête Pour sortir de l’étau formé par des étudiants, l’élément des forces de l’ordre a dégainé son arme pour des tirs de dissuasion, selon les informations officieuses. Des éclats de balle auraient atteint trois manifestants. L’un d’entre eux a été grièvement touché à la jambe. Il succombera à ses blessures à son arrivée à l’hôpital. Le colonel Josh Rabemanantsoa, commandant de la Circonscription interrégionale de la gendarmerie nationale (CIRGN), de Toamasina, parle de « légitime défense ». Lors d’un point de presse, hier, le commandant de la CIRGN de Toamasina, a néanmoins, indiqué qu’une enquête sera ouverte sur les circonstances des tirs ayant mené au décès de l’étudiant. Il ajoute que des comptes seront, également, demandés aux étudiants ayant blessé des éléments des forces de l’ordre. Huit manifestants ont été interpellés. L’ouverture d’une enquête sur le drame d’hier, est également, affirmée par le haut commandement des Forces de défense et de sécurité (FDS ), à An tananarivo. L’interrogation portera, particulièrement, sur la raison de la possession d’une arme avec des munitions létales alors qu’il a été question d’une opération de maintien de l’ordre. Le président de l’université pointé du doigt Alors que la grève des étudiants électrisait la ville de Toamasina, hier, la responsabilité du professeur Conscient Zafitody, président de l’université de Barikadimy, dans cette situation a attiré l’attention d’une partie de l’opinion. Les manifestations ont pour objet l’exigence du paiement de l’équipement et des bourses d’études. Il a, cependant, été révélé que la somme nécessaire au paiement de l’équipement, plus un mois de bourse a été mise à disposition de l’université de Toamasina, par le ministère de l’Enseignement supérieur, dès le mois de juillet 2020. Richard Rafidison, gouverneur de la région Atsinanana pointe du doigt, sans ambages, « les défaillances des dirigeants de l’université comme la cause de cette situation ». Il ajoute, « pourquoi ne pas avoir payé les bourses d’étude à temps. C’était tout à fait faisable ». Le planning de l’allocation des bourses aux étudiants de Toamasina, a été publié hier. Le paiement est annoncé à partir de lundi. Face à la presse, le professeur Zafitody se défend en expliquant que, « jusqu’à l’heure, l’inscription des étudiants n’est pas encore close ». Que des négociations ont été menées avec ces derniers, depuis plusieurs jours, « mais ils exigent le paiement des bourses de quatre mois ». Le professeur Zafitody ajoute, « au final, l’université a décidé de mettre en place une commission spéciale pour préparer l’allocation des bourses d’études même si les inscriptions ne sont pas encore closes ». Ce qui a amené à la publication du planning de paiement hier. Seulement, les dirigeants de l’université de Toamasina ont visiblement trop joué la montre et ont fait perdre patience aux étudiants. Et la question que beaucoup se posent est, « pourquoi avoir pris plus de six mois pour organiser le paiement des bourses d’études ? ».
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