Enquête parlementaire - Les sénateurs sortants s’en remettent à la Justice


Une dernière salve. Les sénateurs sortants ont voulu marquer leur fin de mandat par un dernier coup d’éclat. Après une première présentation à huis-clos, il y a une semaine, ils ont exposé les rapports de quatre enquêtes parlementaires qu’ils ont menés, hier. Ceci durant une séance publique. Pour l’occasion, les sénateurs sortants qui passeront la main à leur successeur, aujourd’hui, ont été assistés  par des députés d’opposition et des membres du front d’opposition (RMDM). Les sénateurs sortants en ont appelé requis « l’ouverture d’une enquête au fond de la part des instances judiciaires compétentes », concernant les faits relevés par les commissions d’enquête parlementaire. Durant la seconde session parlementaire de l’année 2020, les sénateurs ont décidé d’engager des enquêtes parlementaires au sujet de quatre dossiers. Parmi ces sujets figure, notamment, l’affaire des doublons concernant les numéros de près d’un million deux cent mille Carte d’identité nationale (CIN). Il y a aussi, le soupçon des membres sortants de la Chambre haute sur le fait que des armes et du matériel de guerre aurait été introduits de manière « illégale », dans le pays, durant la campagne électorale pour la présidentielle de 2018. Début d’une nouvelle ère Sur les deux dossiers précités, les rapports d’enquête présentés, hier, taclent de front la conjoncture électorale ayant amené Andry Rajoelina, à la présidence de la République. Le sénateur sortant, Olivier Rakotovazaha, affirme sans ambages que les doublons se rapportant aux numéros des CIN « a eu un impact sur les résultats des élections  ». Des propos qu’il a martelés durant diverses interventions médiatiques, depuis la première présentation du rapport d’enquête parlementaire, le 12 janvier. Le sénateur sortant, Thierry Raveloson, y va également de ses coups de semonce. Il soutient que les investigations menées par la Chambre haute ont démontré que du matériel militaire « a bien été introduit à Madagascar avant l’investiture du président de la République ». Il ajoute, «  par quel moyen le Chef de l’État a-t-il pu doter de nouveau matériel les Forces armées alors qu’il n’était pas encore investi dans ses fonctions ? ». Les sénateurs sortants martèlent que le renforcement de l’équipement de l’armée relève d’une prérogative régalienne de l’Etat. Les sénateurs nouvellement élus et nouvellement nommés entreront en scène, durant une session spéciale qui démarre, aujourd’hui. Le début d’une nouvelle ère à la Chambre haute. À majorité Orange, il est quasi-certain que les rapports d’enquête parlementaire présentés, hier, seront jetés aux oubliettes. Du moins, du côté de l’institution d’Anosy.
Plus récente Plus ancienne