Élection présidentielle - Les deux tiers des candidats fuient le débat


Instructif. Le public est resté sur sa faim. Plusieurs questions ont été sans réponse à l’issue du débat organisé par la Fondation Friedrich Ebert Stiftung et le projet Fandio, hier au Carlton Anosy. Treize sur les trente-six candidats ont répondu présent à l’invitation. 2018 ». Les candidats « à gros budget » ont été les grands absents de ce rendez-vous bien que plusieurs questions titillent la curiosité du public à leur égard. Il s’agit entre autres des quatre anciens chefs d’État, des deux anciens Premiers ministres, du président de l’Assemblée nationale et du pasteur Mailhol. « Tous les candidats ont été invités mais quatorze seulement ont répondu présent. C’est regrettable que les candidats qui ont beaucoup d’argent ne soient pas venus alors. Leurs idées nous interessent au-delà des slogans qu’ils matraquent dans les médias », déplore Lova Rabary Rakotondra­vony, modératrice du débat. Répartis en trois groupes, les candidats présents ont disposé de vingt cinq minutes pour exposer leur vision, les valeurs qu’ils soutiennent ainsi que leur programme. Une autre série de questions touchant la gouvernance en général, le programme socio-économique, la Constitution, les structures de l’Etat ainsi que la lutte contre la corruption ont été posées par la suite. Après cela viennent les questions du public. Dualité merina-côtier Le premier groupe est composé de Rasolofon­draosolo Zafimahaleo dit Dama Mahaleo, du professeur Marcellin Andrian­tseheno, de Paul Rabary, de Saraha Rabeharisoa et de Jean Omer Beriziky. Le second groupe de candidats a réuni Fanirisoa Ernaivo, Arlette Ramaroson, Mamy Radilofe et Ny Rado Rafali­manana. Un troisième groupe réunit Jean Louis Zafivao, Serge Jovial Imbeh, Emma Roseline Rasolovoa­hangy et José Andrianoelison. Les chaises des candidats Radavidson Andriamparany et Jean Max Rakotomamonjy sont restés vides. Pendant un peu plus de deux heures, ils ont répondu aux différentes questions concoctées par les modératrices et le public. D’une manière générale, les candidats ont été unanimes sur la nécessité de changer la Constitution, la création d’emploi pour les jeunes, la transition vers l’énergie renouvelable, la gouvernance des ressources naturelles ainsi que la réduction des dépenses de l’État. En l’absence des candidats à gros budget, les questions sur les sources du financement des campagnes électorales n’ont pas été posées par le public essentiellement composé de jeunes. Ainsi, la dualité Merina-côtier, la laïcité de l’Etat, le changement climatique, le financement des recherches ont intéressé l’assistance. « Cela a permis de détecter les candidats qui ont des idées et ceux qui n’en ont pas», poursuit Lova Rabary Rakotondravony. Habitués à des émissions « spéciales » avec des questions prémâchées et des réponses toutes faites, la présence d’un public tout à fait imprévisible a dissuadé les candidats à gros budget. Les débats de ce genre permet toutefois aux postulants de se mesurer sur les idées et permettra au public de séparer le bon grain de l’ivraie. L’intégralité des débats sera diffusée sur une chaîne de télévision privée à partir de vendredi.  
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