Pauvreté - La précarité de la population s’amplifie


L’amélioration de l’indice de développement humain (IDH) est constatée. Mais La grande majorité de la population continue à vivre dans l’extrême pauvreté. Je n’abandonne pas mes enfants, je veux juste ce qu’il y a de mieux pour eux, c’est une phrase formulée par Florentine Rasoanirina, une sans-abri à Analakely qui cherche désespérément un centre dans lequel elle peut placer ses trois enfants, hier. Se sentant incapable de subvenir aux besoins de sa progéniture, cette femme est prête à les quitter. « Je veux que mes enfants réussissent dans la vie, et ce n’est pas dans cette condition qu’ils peuvent y arriver. Analphabète que je suis, je ne peux pas leur promettre une autre vie que celle de la rue », déplore cette jeune mère de famille. Une voisine de Florentine Rasoanirina, ayant accouché de 9 enfants, cherche elle aussi quelqu’un qui peut prendre ses enfants en charge. « Là au moins, ils mangeront trois fois par jour et pourront aller à l’école », espère-t-elle. Intervention Les acteurs des associations et organismes œuvrant dans la réinsertion sociale ou réinsertion scolaire des personnes vulnérables constatent que la pauvreté gagne du terrain. « “La Réunion Kely” est actuellement saturée. Et la plupart des coins à Antananarivo sont envahis de sans abri et de mendiants », témoigne Roger Randria­miarimandroso, responsable du suivi-évaluation de l’association Ankohonana Sahirana Arenina (ASA), en marge de la célébration de la journée internationale de l’élimination de la Pauvreté à l’hôtel de ville Analakely. L’intervention de ces associations et de ces organismes reste les actions les plus concrètes dans l’élimination de la pauvreté. « Nous possédons une politique nationale pour lutter contre la pauvreté, mais sa concrétisation reste un défi », ajoute Roger Randriarimandroso. Il va jusqu’à dire que l’État ne leur facilite pas la tâche. « Nous ne recevons pas trop d’appui de l’État. Par exemple, notre zone de migration est pleine, nous devons trouver un autre emplacement, mais l’État ne nous en accorde pas », appuie-t-il. Malheureusement, leurs activités sont minimes face à l’ampleur de la pauvreté à Madagascar. Une association ne peut assurer que la réinsertion sociale d’une vingtaine de familles en une année, alors que 93% de notre population vivent avec moins de 2 dollars par jour. Et bien que l’indice de développement humain se soit amélioré de 0,372 à 0,582, Madagascar se place toujours parmi les pays avec un très faible IDH. Le rapport mondial sur le Dévelop­pement Humain 2015 nous classe au 154e rang, en 2014. L’élaboration du processus d’élaboration de la 6e édition du Rapport national de développement humain à Madagascar a été lancée, hier, à l’hôtel Carlton, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). « Il sera un élément important dans l’identification des ressources potentiellement disponibles pour le financement des investissements publics dans le pays au regard des besoins en termes de développement humain ». Miangaly Ralitera
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