Investissement - Cri d’alarme des industriels malgaches


L’industrie malgache souffre. Concurrence déloyale, importation sauvage, accès difficile au financement, manque de mesures incitatives, voilà les maux qui mettent à genoux le secteur industriel malgache en ce moment. « Les opérateurs affichent leurs craintes de s’investir dans le secteur industriel. Les mesures incitatives n’existent pas. Certes, le gouvernement a fait un effort mais cela reste insuffisant », avait déclaré hier Fredy Rajaonera, président du syndicat des industries de Madagascar (SIM), lors d’une conférence de presse à Antaninarenina. « Le pays a souffert d’un relatif retard d’investissements. Pendant les six dernières années, la part des investissements privés dans le Produit Intérieur Brut (PIB) a été divisée par cinq par rapport à la situation d’avant la crise de 2009. Nous sommes ravis par cette responsabilité de prouver notre capacité d’appuyer le secteur privé pour rattraper ce retard », annonce pour sa part le directeur général de la banque BNI Madagascar, Alexandre Mey. Cette banque vient de signer une convention avec le SIM hier. À chaque occasion, les industriels malgaches, à travers ce syndicat, ne cessent de dénoncer l’environnement qu’ils jugent déplorable. Dans un communiqué publié à la presse, il y a quelques semaines, avec les autres patronats, ils ont pointé du doigt « l’inaction du gouvernement face aux ventes sans factures, au vu et au su de tous, la concurrence déloyale ainsi que la pratique fiscale à Mada­gascar ». Face à cette situation, les réactions du gouvernement ne tardent pas. Chabani Nourdine, ministre de l’Industrie et du secteur privé, a fait une vive réplique à l’endroit des opérateurs. « Ce sont les opérateurs eux-mêmes qui se lancent dans ces pratiques », avait il déclaré. « C’est le rôle de l’État d’appliquer la loi et de mettre fin à ces pratiques. Tant que cela existe, nous ne cessons de les dénoncer », insiste le président de ce syndicat. « Par exemple, la loi indique que les marchandises commercialisées sur le marché malgache doivent comporter des indications en Anglais, Français et Malgache. Est-ce toujours le cas   », lance-t-il. L.R.
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