Antananarivo - Les naissances risquées persistent


Dans la capitale de Mada­gascar, là où sont implantées les grandes infrastructures sanitaires, des femmes continuent à accoucher sans l’assistance d’un personnel de santé qualifié. « La plupart des familles en situation précaire ont recours aux services des matrones, dans notre fokontany. Nous en avons deux, chez nous », indique un responsable du fokontany à Andraisoro, hier. Près d’une femme sur deux accouche sans l’assistance d’un personnel de santé qualifié à Madagascar, et seulement 22% des femmes qui vont accoucher ont reçu les trois composantes d’une consultation prénatale, selon le rapport des enquêtes par grappes à indicateurs multiples, menées par l’Institut national des statistiques (INSTAT) en 2018. Les chiffres sur la mortalité des mères restent, de ce fait, élevés. « Dix femmes par jour meurent suite aux complications de la grossesse ou de l’accouchement », indique le Dr Sylvie Noro­malala Tidahy, directeur de la Planification familiale auprès du ministère de la Santé publique. Car une grossesse et un accouchement non assisté par un professionnel peuvent être mortels. Réduire le taux de mortalité Marie Stopes Madagascar vient en appui au ministère de la Santé publique pour rapprocher les soins de qualité des femmes enceintes, dans la communauté. Ce partenaire indéfectible de l’État en matière de santé maternelle ouvre cinq maternités dans cinq provinces. Une à Ambohipo, pour Antanana­rivo, une à Toliara, une à Mahajanga, une à Toamasina et la dernière à Antsiranana. Ces services assureront les consultations prénatales de suivi de grossesse, des échographies anténatales, des explorations fonctionnelles pour le suivi des grossesses à risque ou des grossesses à terme. « L’enjeu est de taille et nous ne pouvons pas rester les bras ballants car les besoins non satisfaits en matière de soins de santé maternelle et néonatale appropriés restent à couvrir. Les politiques visant à promouvoir une maternité sans risque à Mada­gascar devraient faire partie de nos préoccupations communes, malgré la concentration des attentions mondiales actuelles sur la pandémie de Covid-19 et ses effets dévastateurs qui ont mis à rude épreuve les systèmes de santé » indique Lalaina Razafinirinasoa, directeur pays de Marie Stopes Madagascar. L’ouverture de ces maternités va contribuer à l’objectif de Madagascar qui est de réduire le taux de mortalité maternelle et infantile, souligne le Dr Rado Razafima­hatratra, directeur général des Fournitures de soins auprès du ministère de la Santé publique.
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